Étrange roman, qui part d'une uchronie où l'Allemagne n'a pas été unifiée par la Prusse mais par la Hanse, où la Francie n'a jamais conquis l'Occitanie qui a dès lors développé une culture séparée, où les royaumes espagnols sont restés indépendants les uns des autres mais ont succombé l'un après l'autre au fascisme, et où la Grèce est toujours celle des Colonels. L'action se passe en Grèce, justement, où un groupe d'érudits des pays bordant la Méditerranée est rassemblé dans une grotte où des savants les font dormir reliés à une machine permettant aux rêves d'agir sur la réalité. Le problème de cette machine, c'est que les seuls qui peuvent se rendre compte que quelque chose a changé, ce sont les dormeurs eux-mêmes, mais de manière floue, comme lorsqu'on se réveille après un rêve... Et quand dans le rêve, ils sont également dans la grotte et qu'on les connecte sur la machine, retrouver la réalité devient difficile, surtout quand les rêveurs "échangent" ceux d'entre eux qui meurent pendant le rêve par les personnages qu'ils ont créés dans celui-ci...
L'uchronie, le pouvoir des rêves, la notion de réalité... Tous ces thèmes ont déjà été vus et revus, et ici l'auteur passe un peu à côté de tout ça, n'en fait rien voire en fait n'importe quoi, le problème principal étant que le roman lui-même ne va nulle part, sauf dans un fantasme de relation à trois où le narrateur principal rêve que les deux femmes sur lesquelles il a flashé dans sa vie sont aussi amoureuses de lui (et arrête alors de se battre pour ses valeurs), et que le roman lui-même est assez mal écrit, avec une écriture plutôt lourde, le pire étant le carnet soit-disant écrit par Louis-Ferdinand Céline, qui imite plus que maladroitement le style du Voyage au bout de la nuit.