Parfois il y a des hasards heureux. En effet après la lecture de l’œuvre de Fleming et de sa suite direct *Colonel Sun* par Kingsley Amis, comment continuer l'aventure James Bond sur papier sans être déçu ? Les nombreux romans de John Gardner et Raymond Benson (publiés entre 1985 et 2002) n'ont pas spécialement bonnes presses et semblent plus près de l'univers des films que du matériel original. On vérifiera plus tard pour s'en assurer mais en attendant on se tourne vers la suite chronologique logique qui est *Le Diable l'emporte* (2008) de Sebastian Faulks. Mais ça serait oublier quand 2005, Ian Fleming's Publication charge Charles Higson d'écrire une série *Young Bond*. On se dit que ça doit être de l'exploitation bas de gamme d'une franchise qui ne cesse de faire les montagnes russes niveau qualité et qu'ils veulent surfer sur la vague du roman jeunesse façon Harry Potter ou Alex Rider. 
Fort est de constater qu'en plus de 60 ans la jeunesse du plus connu des agents secrets n'avait pas encore été exploité car le roman *James Bond Junior* (1968) et la série animée éponyme de 1991 mettent en scène un neveu de notre personnage.
Du coup, il se trouve que le premier tome de *Young Bond* (*Opération SilverFin*) me tombe dans les mains en occasion pour moins de 3 euros. Why not ! Wait and see !
Dès premières lignes, je comprends que l'auteur prend le sujet au sérieux et que l'écriture comme les péripéties à venir vont être développées, argumentées et dans la tradition de Fleming. Ça commence bien ! Bond intègre le collège de Eton tout près de Londres et se fait un cercle d'amis et d'ennemis dans les élèves comme dans les professeurs. Nous pouvons alors voir là des ressorts faciles qui peuvent faire réfèrences à Potter comme aux œuvres de Enid Blyton (Club des Cinq, Clan des Sept). Notre héros a treize ans, nous apprendrons qu'il est orphelin depuis deux ans et que l'intrigue se passe au début des années 30. Nous sommes donc bien dans la temporalité des romans de Fleming. Le peu d'indices laissé par l'auteur originel sur son personnage sont sagement respectés par Higson et nous ne pouvons que nous en satisfaire. Dans la suite de l'intrigue nous suivrons le jeune Bond rentrant dans son Écosse natale pour les vacances. Il est hébergé par sa tante et son oncle, sœur et frère de son père Andrew Bond. Le soin de la caractérisation du futur agent de sa Majesté est à noter. Il ne sait pas encore ce qu'il veut faire plus tard mais il veut voyager et les discussions avec son oncle Max ancien espion forge les envies de l'adolescent.
Des clins d’œils au futur sont bien sur inévitable mais restent sobres. Nous pouvons noter James qui creuse le talon de sa chaussure pour y cacher son couteau, une attitude machiste qui est prise à revers lorsqu'il est sauvé par la jeune demoiselle du coin, ou encore la réponse a comment il a eu la petite cicatrice sous son œil gauche qui le caractérise.
Bref, je suis pleins d'éloges envers ce premier tome de *Young Bond* autant pour la bonne surprise que pour ses qualités réelles. J'ai du coup investit dans les tomes suivants et espère retrouver le jeune James dans des aventures de la même qualité.
PierrickLafond
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le 19 juin 2017

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