Après les déceptions successives de Alice aux pays des merveilles (2009) et de Maléfique (2014), nous pouvions nous attendre au pire pour cette nouvelle transposition live d'un classique animé. La bande-annonce vendait une adaptation pauvre et sans âme du conte de Perrault, et pourtant il faut toujours savoir se déplacer et juger sur pièce car tout compte fait le résultat n'est pas mauvais.
Le tout repose surement sur le choix de Kenneth Branagh a la réalisation. En effet, le shakespearien nous offre un film live digne de l'âge d'or hollywoodien. Dès les premiers plans du film, nous sentons une esthétique assez naturelle, où les effets numériques sont plutôt bien incrustés (excepte plus tard le cerf et les lézards). Un scénario classique qui s'adapte proprement à une approche de l'histoire simple et honnête.
Ici il n'y a pas de moment d'action épique, le tout repose sur l'histoire simple de la petite fille aimée qui devient souillon et se fera princesse. Les décors immenses et les méticuleux costumes portent alors un casting qui, après préjugés, remplit son contrat : Cate Blanchett en marâtre arrive à ne pas passer dans le sur-jeu et fait tout de même de son rôle celui que le public gardera en tête après la séance. Lily James nous donne une Cendrillon "normale". Ni vraiment belle ni vraiment laide, elle joue une future princesse tendre loin des standards hollywoodiens. Et Helena Bonham Carter, narratrice et bonne fée, apparaît dans une scène de magie où une certaine distanciation intervient au bon moment.
Branagh n'avait pas complètement rempli son contrat par rapport à ses capacités avec les châteaux d'Asgard dans Thor. Il faut lui reconnaitre qu'ici, avec un projet jugé glissant, il s'en sort finalement bien