La vague d'adaptation des succès animés de Disney en films live continue de déferler. Après un Blanche Neige et le Chasseur de triste mémoire, voir l'affiche de ce Cendrillon 2015 au fronton de son cinéma préféré à de quoi faire frémir. Et puis, on se souvient de Maléfique qui, s'il ne réinventait pas la roue, s'avérait somme toute sympathique.
C'est ce sentiment qui prédomine à la sortie de la séance de ce Cendrillon new look qui réduit l'intervention des compagnons classiques made in Disney (les souris, Lucifer) pour étoffer la jeunesse de l'héroïne, ajouter une rencontre forestière avec le prince et développer les rapports d'influences autour de la scène du bal, beaucoup plus "politique". Les passages obligés et moments clés s'enchaînent sans temps mort, revisités de belle manière par un réalisateur sûr de lui derrière la caméra, déployant même une belle énergie pour la scène des douze coups de minuit, haletante.
Kenneth Branagh en met plein la vue en faisant évoluer ses comédiens dans des décors superbes et luxueux et dans les plus magnifiques toilettes, ravissant les yeux des spectateurs. Le joli minois de Lili James séduit par sa fraîcheur tandis que Cate Blanchett prend visiblement un malin plaisir à martyriser sa belle-fille. L'irruption du merveilleux dans le film est quant à elle bien gérée, même si elle s'accompagne parfois de scènes comiques pas toujours très fines. Cependant, pas de quoi ternir l'éclat de l'oeuvre. D'autant plus que, si elle garde tous les atours du conte, elle propose finalement d'assister à l'évolution de deux très jeunes adultes en souffrance qui doivent, chacun à leur manière, se reconstruire après avoir vécu la perte et le deuil et reprendre leur liberté.
Divertissement charmant, agréable sucrerie à la morale un brin surannée, Kenneth Branagh propose une relecture du célèbre conte de Perrault qui perpétue la magie de ses illustres aînés.