On en trouve des choses dans les boites à lire. ^^
Retraité de la police et du GIPN, Van Loc surfe sur le succès de librairie de ses mémoires en raclant quelques dernières anecdotes pour constituer ce tome 2. Derrière la fausse humilité tartinée jusqu'à plus soif émerge avec une nette visibilité une puissance égotique fascinante sur laquelle Van Loc fonde son action professionnelle.
C'est du seul contre tous, sans jamais de réelle remise en question personnelle, voire une certaine délectation à révéler les transgressions aux règles que Georges peut s'autoriser car il est un véritable "homme" (le livre est une ode au virilisme à l'ancienne) : celui qui peut s’appuyer sur une droiture morale forgée dans la promesse faite au père sur son lit de mot pour distinguer le Bien du Mal. On a ainsi la description dans le détail sanguinolent d'un lynchage de maquereau dans les bureaux du commissariat ou les nombreuses menaces de mort proférées envers qui ne montre pas le respect attendu ("je tue toute ta famille puis je t'en mets une dans la tête, petit"). L'idée étant de montrer que coexistent en un même homme le commissaire Van Loc et Jo le Chinois, gamin des bas-fonds marseillais rompu aux règles ancestrales du milieu et de la parole donnée qui lui vaut le respect des truands (thug style old school).
Le livre évolue ensuite vers les récits de sécurisation de personnalité, de gestion de forcenés et de prises d'otages, un peu moins gouleyants mais force est de reconnaitre le bienfondé de la démarche de Van Loc : éviter autant que possible le bain de sang, quitte à négocier pendant des heures (avec des tutoiement et des "petit(e)s" à toutes les sauces) et à mettre dans la balance tout son engagement personnel (Erik Estrada en slip dans Light Blast semble ainsi être un clin d’œil au Chinois qui a fait de même dans la vraie vie... sans le flingue caché dans le poulet).
Enfin, le dernier tiers est consacré au juge Falconi dont la mort a durablement marqué Van Loc. L'occasion d'une diatribe sur la mollesse du pouvoir qui ne sait pas prendre les mesures adéquates (ces cons ont même supprimé la peine de mort, faute suprême selon Jo) face au risque d’avènement d'une narco-nation de l'ombre qui régnerait sur l'Europe de Schengen.
Tout ça donne envie de lire le 1er tome, que ce soit pour le délicieux style narcissico-paranoïaque de Jo ou pour la description d'une ambiance et d'une faune interlope dignes de vieux polars, même si je ne doute pas de son authenticité. Mais je ne dirais pas non à la lecture d'une biographie non-auto afin d'avoir un regard extérieur sur un personnage qui reste tout de même fascinant (je vais surveiller les boites à lire). Et surtout, à quand la réédition en 4K de la série de TF1, bordel !!