Malgré la déception qu'avait été the Seduction of Moxie, n'ayant rien d'autre à faire que de bouder la bronchite estivale à grands coups de romance lesbos, j'ai continué : Mme Moody a écrit trois livres, j'en ai lu deux en 24h, on ne va pas s'arreter en si bon chemin.

Et là, retour de l'agréable surprise.
On se trouve encore une fois dans un univers complètement différent. Cette fois, période actuelle, élections locales aux Etats-Unis.
Bijal est une républicaine de coeur et, comme telle, bosse pour l'office de campagne de la candidate de son partie. Souci, elle est lesbienne, non outée auprès de ses collègues ou boss par peur de se faire virer, et s'en prend du coup indirectement plein la tronche parce qu'il y a plein de vieux & jeunes cons & connes partout. En bonus, sa supérieure hiérarchique est une mégère incompétente avec le QI d'une huitre. En gros, ça pourrait aller mieux.
Entre alors en scène Colleen, chef de file démocrate, lesbienne visible & militante, politiquement super top & parfaite & tralala.

Étincelles & magie, on sait comment ça va se finir. (En meme temps, on sait TOUJOURS comment ça va finir : le genre de la romance a ses recettes mille fois exploitées et ça finit à 99,9% merveilleisement bien-- mais en meme temps, c'est aussi pour ça qu'on en lit.)

Bijal devrait etre insupportable : elle est incompétente à un degré improbable sur certains points, commet un seppuku verbal à chaque fois qu'elle ouvre la bouche.. Bref, l'on devrait juste lever les yeux au ciel et lire plus vite en espérant que ça finisse vite, maintenant, tellement on est embarrassé pour elle.
Et pourtant, ça marche. Inexplicablement, Mme Moody flirte magnifiquement avec cette frontière si délicate entre un embarrassement terrible et une certaine affection amusée, et cette dernière l'emporte.

De meme, l'univers politique US m'est étranger et ne m'intéresse pas, mais alors du tout. Pourtant, ça passe : on a quand meme droit à pas mal de discours, de meetings de campagne, de communication, mais ce n'est pas ennuyeux à mourir.

Le seul petit bémol est (SPOIL) le coup de l'accident tragique & mystérieux dans le passé de Colleen. Ingrédient plus qu'exploité dans le genre et qui ne me dérange pas particulièrement d'habitude (comme les couvertures hideuses, les plot twists surréalistes et le nombre improbable de lesbiennes au m², ça fait partie du charme), il m'a genée ici. Sans doute parce que, zut : je lis du Moody parce que c'est drole, je ne veux pas lire du Radclyffe (ou tout autre auteur, d'ailleurs) à la place, meme si j'adore Radclyffe aussi. Les deux n'auraient pas du se mélanger.

Mais bref, tout ça pour dire que, oui : infiniment mieux que the Seduction of Moxie, sans pour autant atteindre la perfection de the Sublime & spirited blablah, ce livre se classe dans la catégorie des bons, et je stalke avec impatience le site officiel & la page FB de l'auteur en l'attente d'une prochaine publication.
CarolD
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le 18 janv. 2015

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