Pas certain que tout le monde partage cet avis, mais je trouve que cette trilogie est allée en s'améliorant de volume en volume. J'ai trouvé le premier volume par moments hésitant, d'un rythme incertain. La construction du second était un poil trop compliquée, avec ses trois histoires en parallèle, leur convergence inaboutie et un final un brin abrupt. Sans rien retirer de leurs qualités évidemment. L'impression de confusion était accentuée par les longs passages d'évocation d'événements historique et description de la vie quotidienne des islandais au moment de l'occupation. Passages qui sont très intéressants en soi, mais pas forcément toujours très bien amalgamés aux intrigues.
Dans sa construction, ce troisième opus est une franche réussite, avec deux enquêtes qui s'entremêlent à 70 ans d'écart. C'est bien alterné, on avance de manière cohérente dans l'intrigue aux deux époques. Indridason n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai s'agissant de mettre en scène des événements intervenus à plusieurs décennies d'intervalle. Le côté historique reste présent, mais est moins pesant dans la narration puisque la moitié du bouquin se déroule à une époque contemporaine. Pour autant, le lien est fait entre les deux époques,et, donc, sont explicites les répercussions du passé sur le présent. Je prends donc ici le parti de ne pas revenir sur l'histoire de l'Islande, largement évoquée dans mes chroniques des deux opus précédents.
Et puis, ici, le final est très réussi, émouvant de cette mélancolie qui imprègne souvent les écrits d'Indridason. La trilogie est close en beauté par le récit du destin des deux personnages principaux, destin poignant et sobre tout à la fois. Cela parce qu'une forme de justice leur sera rendue, Et les innocentes victimes ne sont pas oubliées dans l'hommage, la dernière page du roman étant l'une des plus belles jamais écrites par Indridason.