Ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est l'extrême jubilation avec laquelle les acteurs semblent jouer leur rôle. Du coup, ils sont (presque) tous très bons et ils donnent véritablement l'impression de prendre du plaisir sur le plateau.
On assiste à un véritable feu d'artifice d'accents allemands, plus ou moins de pacotille (Lhermitte en officier SS, Villeret bien sur dans la grande scène finale de "toi non plous tou n'a pas chanché" et Giraud en général de la Wehrmacht cultivé).
Néanmoins, les français - résistants ("pas chichis entre nous, appelez-moi super", avec une mention spéciale à Guiomar lorsqu'il doit se grimer en laquais du 18ieme siècle au cours d'une fête libertine) ou collabos (Jugnot par exemple excellent en gestapiste souffre-douleur et hargneux, mais aussi Jean Yanne et Balasko) ne sont pas épargnés non plus par la dérision. Un film bien moins franchouillard à cet égard que ne l'est par exemple la grande vadrouille, et qui revisite l'occupation avec une finesse certaine, cela étant toutefois certainement plus facile à faire en 1983 qu'au cours des années 60.
Les dialogues sont très bon et le film comporte quelques scènes d'anthologie, notamment le final : une fausse émission des dossiers de l'écran qui réunit les principaux protagonistes de l'histoire et se conclut par un somptueux "passe-moi les clés de l'Audi !".
Beaucoup de cabotinage bien sur (Lamotte en fait peut-être un peu trop dans son rôle de grande folle), mais un film culte pour moi,