" Le maître n'est que le maître que son valet lui permet d'être. "
Arrêtons de mystifier Brecht. Autant qu'Aristote, autant que Molière, que Shakespeare, qu'André Antoine, qu'Antoine Vitez.
Les propos du Petit organon, divisés en maximes et petits paragraphes très clairs, apportent diverses précisions et remarques constructives sur le théâtre, ce qu'il a été et ce qu'il veut en faire. Et pourtant je n'aime pas la création contemporaine, je n'aime pas les " créateurs " revendiqués de Brecht, je voue même une haine à la décentralisation et à la vision du texte comme matériau ! En cela Brecht est un monstre, Brecht a tué le théâtre, je suis du XVII° et je vous emmerde.
Mais Brecht n'a rien inventé. Pas plus qu'Aristote. Dans le Petit organon, du moins, il expose des méthodes, dont la sacro-sainte distanciation, la remise en question de ce qui est vu sur scène, la séparation des scènes, ce qui donne bien sûr son sens par des effets passionnants. Mais un sens purement spécifique, dans le but, pour une " fable ", de faire passer un message politique.
Brecht considère le théâtre comme une tribune où un tribun parle au peuple dans le dépouillement le plus total, le plus compréhensible. Ça me fait une belle jambe s'il est content de lui. Mais laissez-le tranquille.
Pour ma part, si j'ai des idées politiques, qu'elles soient communistes ou nazies, je ne prostitue pas l'art pour ça.
Si j'ai un message à faire passer, j'utilise la Poste.