Plaisir déchaîné - Démonica, tome 1 par Cath Bardy
Le premier truc qui m’a choqué dans ce livre, c’est cette tendance à passer du coq à l’âne sans prévenir le lecteur. Je veux dire, d’ordinaire, quand on change de décors, de personnage, de situation, on a au moins un saut de ligne, voire des étoiles, pour faire une séparation. Ici, le texte suit, sans la moindre transition. La première fois que j’ai eu le problème, j’ai relu plusieurs fois le passage en me demandant si je n’avais pas un problème dans mon fichier. Donc je suis vraiment déçue de ce point-là, surtout venant de Milady qui m’a habituée à un peu mieux niveau édition numérique.
L’autre point qui m’a choquée, c’est la dose de sexe présente. Qu’il y ai des démons qui ne pensent qu’à ça car c’est dans leur nature, ok. Qu’ils arrivent à séduire des femmes (ou femelles, comme elles sont appelée de façon si charmante…), je veux bien aussi. Mais bon, très franchement, présenter la chose en mode “je dois sauter tout ce qui bouge sous peine de mourir", j'ai trouvé ça un peu risible.
Mais le pire, concernant le sexe, c’est quand même ces scènes parlant de viols, de viols consentants (bah oui, la femelle dit “non”, mais son corps dit “oui”, donc c’est qu’en vrai elle veut et c’est pas vraiment un viol, n’est-ce pas ?) et même un moment où j’ai bien cru que l’auteur allait nous balancer une scène entre deux loup-garou sous forme animale ! Là je dois dire que j’ai un peu hésité à continuer…
On a également droit à quelques fautes (bon, pas beaucoup, passe encore) et des incohérences assez grosses, comme ça :
"Elle l’observa avec prudence quand il fit glisser sa main sur la courbe de sa joue et pinça sa chair lacérée entre ses doigts. Une onde de chaleur familière courut le long de son bras. Elle rouvrit les yeux quand son pouvoir pénétra la peau."
Ah, donc elle observe puis rouvre les yeux… Mais ne faut-il pas ouvrir les yeux pour observer ?
Le dernier point noir de cette histoire, c’est l’imagination de l’auteure. Ok, se créer un univers riche c’est super, et ça donne pas mal d’originalité (même si parfois les noms ne sont pas spécialement recherchés). Mais bon, il faut aussi ne pas oublier que le lecteur est là pour découvrir cet univers, surtout lorsqu’il s’agit du premier tome, et qu’il faut donc intégrer tout ça assez en douceur. En ne donnant pas des dizaines de noms de personnes et de races de démons ou d’humains dans même pas la première moitié du livre. Là, je serais sans doute incapable de vous en citer la moitié.
En revanche, je tiens quand même à souligner que malgré cette difficulté à intégrer la totalité de l’univers qui nous est offert, ça reste assez agréable au final. Se concentrer sur certains points en laissant les autres vraiment de côté (sans même les montrer), ça aurait été parfait je pense.
J’ai bien aimé les personnages aussi. Ils sont attachants, réalistes dans leurs réactions (sauf peut-être concernant le sexe, mais bon…) et je suis assez curieuse d’en savoir plus sur certains.
Le truc peut-être que je trouve un peu dérangeant pour continuer à lire cette saga, c’est que j’ai l’impression d’avoir fait le tour de l’histoire par rapport à Tayla et Eidolon. Du coup, l’envie de lire la suite n’est pas forcément présente, sauf pour en savoir plus sur les personnages secondaires de ce premier tome, comme dit précédemment. Et comme Shade est apparemment le sujet principal du tome 2 et que c’était justement le personnage secondaire que j’appréciais le plus, ça tombe bien pour me donner envie de continuer !
En bref, une lecture assez mitigée : des choses pas mal comme l’univers riche et les personnages, mais d’autres bien moins sympa comme la présence exagérée, voire malsaine, du sexe ou la mauvaise utilisation de cet univers très riche. Je pense sincèrement que je pourrai me faire un meilleur avis, plus tranché, avec le second tome.