Des pistes qui vont droit au but
Catalogue fourni d'une exposition Suisse de 2012, Playtime pose de bonnes questions sur le jeu. Le titre fait référence explicite au film de Jacques Tati, et postule que Tati avait en fait utilisé le mauvais média pour son projet, resté inclassable au cinéma. Globalement, les expérimentations organiques dans un espace construit comme potentiel terrain d'interaction, c'est le concept des jeux open-world, et Tati aurait peut-être réalisé une oeuvre magistrale au sein d'un GTA ou d'un Minecraft... ?
Les différentes pistes de réflexion sont toutes assez fécondes. On y compare par exemple l'espace du jeu à l'espace muséal. Le jeu serait défini par les mêmes critères que le musée lui-même : un espace délimité au sein duquel un visiteur communique avec la sphère symbolique du social. Une exposition de jeu vidéo propose donc une mise en abîme au visiteur : il dialogue avec un dialogue sur la symbolique sociale. Il accède donc par cette simple disposition à une réflexivité sur sa position de visiteur dialoguant.
Les petits textes d'introduction offrent d'autres pistes qui sont un découpage intéressant du champ de recherche sur le jeu. Le reste du livre n'est qu'un catalogue listant les jeux et projets autour de jeux, avec illustration, mais il est très bien fait et de bonne facture. Pour qui s'intéresse à la recherche autour du jeu vidéo, il est passionnant d'analyser le découpage proposer et de penser à son évolution.
Demandez à votre bibliothèque locale de l'acheter et consultez-le.
À noter : le site http://www.gameculture.ch/ qui présente ce qui se fait autour du jeu dans ce pays, et le site de l'expo http://playtime.ailleurs.ch/fr/
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