Je soupçonne G. Guéraud de bien aimer les films d'horreur série B, genre "massacre à la tronçonneuse" ou "saw"... ce n'est pas un reproche, je m'en délecte aussi de temps à autre.
Sauf qu'ici dans ce collège aux portes fermées à Marseille, ce n'est pas l'homme qui écharpe mais un virus foudroyant qui tue avec une extrême vélocité.
L'histoire qui s'étire sur 24 heures vomit des faits sanglants, désossants, pourrissants, baveux, glaireux, pustuleux... entrecoupés par des flashs-info et échanges téléphoniques qui soulignent aussi bien les inepties que l'impuissance des autorités administratives et médicales devant le désastre épidémique.
Un livre Gore a ne pas déposer entre les mains d'âmes émotionnables, d'autant que le style est très visuel (et méphitique !). Une écriture renforcée par le mitraillage de courtes phrases cadencées et le staccato de mots en enfilade ("La peur inaltérable-inébranlable-indéboulonnable") qui font monter la tension.
Or, rarement un récit (dans une collection pour ados) a su décrire de manière aussi méritante la véritable peur, pas seulement la terrible angoisse devant la maladie, la mort, la perte d'un être aimé, mais surtout la terreur grandissante, créant un gouffre de désespoir, qui détermine avec certitude qu'on ne survivra pas.
La fin, peut-être un peu trop brusque, suggère que la violence, fortuite où consciemment gouvernée, peut se cacher absolument partout...
Quant à savoir si l'espoir est permis... référez-vous au titre.