Après la pluie, le beau temps ?
Premier roman d'un jeune auteur de vingt-deux ans, "Pommes" décrit le quotidien d'ados britanniques tentant vainement de noyer leur ennui et leur manque d'avenir dans l'alcool, la drogue et le sexe facile. Autant dire qu'avec pareil sujet, il m'aurait été plus simple de me remémorer ma propre adolescence ou de jeter un oeil par-dessus mon balcon plutôt que de m'embêter à lire les près de 300 pages qui constituent ce bouquin.
Il faut bien reconnaître à Richard Milward un certain style et un talent à retranscrire l'atmosphère d'une jeunesse paumée au beau milieu d'un bled sans avenir où tout le monde connait tout le monde, l'auteur s'autorisant même quelques envolées décalées quand il rédige une poignée de chapitres du point de vue d'un papillon, d'un foetus ou même d'un lampadaire.
Malheureusement, "Pommes" fini par se complaire dans une noirceur franchement plombante, incapable d'apporter la moindre émotion ou le moindre humour, ne racontant finalement pas grand chose de neuf, d'autant que les personnages se révèlent rapidement agaçants et plus égoïstes et stupides les uns que les autres. Subsiste tout de même un semblant d'optimisme dans les ultimes instants mais c'est un peu tard.