Malsaine Démocratie de la Représentation!

Le célèbre philosophe Alain Badiou s'interroge tout en s’inquiétant de la troublante soumission de l’être humain à l'asservissement idéologique du "Pouvoir".Quel que soit la forme que celui-ci prend,il nous tend un miroir peu reluisant sur notre incapacité à penser et à agir par nous même.Sa réflexion l’amène à se questionner sur le sens de la démocratie et sur l'utilisation qui en est faite par nos États.Et plus encore sur l'endoctrinement et la manipulation éhontée pour l'assécher et la détourner de son sens premier.Quelle est cette formidable volonté dont font preuve nos dirigeants politiques pour rentrer dans le si vertueux cercle des puissances respectueuses de la dignité humaine et cette extraordinaire capacité échaudé qu'ils ont de vilipender les ennemis de celle-ci?L'occident,en maitre du monde,s'arroge le droit suprême de dicter sa loi au reste de la planète et distribue bons et mauvais points à qui ne respecte pas SES règles du jeu.

Étant entendu que la raison et la sagesse leur appartiennent et que la liberté durement conquise des Hommes est pleinement acquise,l'Ordre Morale peut à sa guise bâtir une Société De La Condition Humaine juste et efficace."Votez,chers concitoyens qui possédaient la libre conscience de vos actes.Nous vous garantissons une vie équilibrée et pleine de promesses.Choisissez notre idéal libéral créatrice de richesse toujours plus abondantes,c'est la garantie d'un souverainisme fort à votre service".Dans une Humanité en manque de repères marquée par une crise autant sociale que morale,le capitalisme délibérément servi par les Nations trahit un dogme castrateur néfaste à toute avancée philosophique,précieux fondement de notre existence.Le Capital,outil essentiel,est détourné de son utilité constructrice au profit d'une folle avidité.La raison n'est plus de mise et la financiarisation démente détruit notre identité et notre âme.

Blâmer cet aspect répressif est essentiel mais n'en demeure pas moins vain et paresseux si ce constat accablant n'a aucune mise en perspective.Il est encore plus urgent de comprendre ce qui permet cet asservissement pour mieux rebondir et sortir de cette impasse.L'auteur nous ouvre les yeux sur ce qu'il pense être les causes,sinon principales,du moins constitutives de cette déréliction.Nous sommes en permanence guidés par la représentation de l'image.Symbole de l'époque dans laquelle nous vivons,elle est vecteur d'uniformisation et de consommation.Les discours Étatiques,sous couvert d'empathie pour Le Peuple,sont vidés d'idées structurantes pour ne plus laisser place qu'à des arguments fallacieux servant leurs causes personnelles.Puisant la sève dans la communication de grandes agences marketing,ils nous endorment et jouissent allégrement de leurs apparences conquérantes.

Notre prisme du monde n'est il pas lui aussi restreint par notre partielle et partiale vision de la représentation du réel?les soulèvements et les répressions d'une bonne partie du globe ces dernières années pour une aspiration légitime à plus de démocratie nous sont délivrées par internet et les télévisions avec des analyses faussées par notre regard de "dominants" faussement compassionnel envers ces pauvres ères.Notre vérité n'est pas celle des autres et rejouer la vérité de L'Histoire ne nous grandit pas.Ironie de la situation,ces mêmes combattants affrontent leurs despotes domestiques dans l'espoir d'appartenir à ce même idéal démocratique dévoyé et abandonnent toute particularité dans le but d'intégrer ce monde global.

Si le texte est trop court car tiré d'une conférence donnée au début de l'année précédente lors d'un forum de philosophie,il n'en demeure pas moins fort intéressant en ce sens qu'il nous donne à comprendre les mécaniques biens rodées d'un système inquiétant ne présageant rien de bon pour notre futur si nous ne réagissons pas à cette dictature mentale.S'appuyant sur des exemples concrets,il prend appui sur la philosophie pour tenter d'expliquer ce phénomène et tente un salutaire réveil de nos résistances.Peut on juste lui reprocher une emphase quelquefois un rien terne et redondante?surement mais la n'est pas l'essentiel.