Une recette réussie

Réussie en effet, car je retrouve dans ce premier tome divers ingrédients qui me plaisent beaucoup.

Ingrédient n°1 : une histoire qui parle de magie.

Au départ j'avais un peu peur que ce ne soit qu'une "redite" d'Harry Potter, avec cette histoire d'enfant qui découvre ses pouvoirs et est envoyé dans une école de magie.
Il y a des ressemblances à vrai dire, mais finalement cela ne m'a pas du tout dérangée car non seulement je me réjouis qu'un auteur ait l'audace de choisir ce thème (après tout, Rowling n'a pas à avoir le monopole, hein), mais de plus le style est assez différent, et l'univers est assez éloigné du nôtre et plus proche du merveilleux, avec des noms dont je me suis délecté, que ce soient ceux des personnages, des lieux, etc.

Ce qui m'amène à l'ingrédient n°2 : l'imaginaire, et l'humour absurde.

Si vous aussi dans votre enfance vous avez été bercés par les albums jeunesse de Claude Ponti*, Roald Dahl, Serge Brussolo, vous apprécierez je pense le style de Thomas C. Durand, car je trouve qu'il y a une touche d'absurde (pas forcément aussi poussée que Ponti et les autres auteurs que j'ai cités cependant : chez Ponti c'est un peu plus contemplatif, descriptif, alors que dans "Premier souffle" on a aussi du suspense, des péripéties), que ce soit dans le choix des noms, ou dans les situations (l'antibûcheron qui a des poussées de boutons à chaque fois que les bûcherons s'approchent de la forêt, le stratagème mis en place par les élèves pour survivre à l'haleine fétide d'un de leurs professeurs, les règles absurdes qui s'appliquent lorsque l'on est élève dans l'école de magie et qu'on ne doit surtout pas remettre en question, etc.). C'est une utilisation de l'absurde que j'apprécie tout particulièrement, car elle ajoute une bonne touche d'humour à l'histoire (je recommande vivement de prendre le temps de lire les notes de bas de pages, qui plus est).

Ingrédient n°3 : Le personnage principal est une fillette

Une petite fille, qui, à juste raison, ne comprend pas pourquoi les écoles de magie n'acceptent que les garçons. Et s'en moque. Car elle sait ce qu'elle vaut. Et elle le prouve. Elle sait ce qu'elle veut, aussi, et son honnêteté à toute épreuve déstabilise parfois son entourage. J'aime le fait que le personnage dont on suit de près les aventures soit un enfant, mais que ce ne soit pas un livre pour enfants non plus. L'innocence de la petite Anyelle est très touchante, et permet de remettre en question le monde qui l'entoure à travers les questions qu'elle se pose.

Ingrédient n°4 : l'objet livre

(j'ai une petite tendance à juger un peu vite un livre de par sa couverture. Mais je crois que cette tendance est partagée par grand nombre d'entre nous)
Le titre "Les Enigmes de l'Aube" est poétique et mystérieux, et me rappelle le genre de romans que je dévorais adolescente : "La Quête d'Ewilan", "A la Croisée des Mondes",...
La trilogie (en tout cas il me semble que pour le moment on est sur un total de 3 tomes ?) commence par "Premier souffle", et on se demande de quel genre de souffle il s'agit. Cela fait penser à une naissance. Je n'en dis pas plus afin que le lecteur puisse le découvrir par lui-même. Faites vos propres recherches ;)
L'illustration est superbe, au passage.

Ingrédient n°5 : donner envie d'en savoir plus

C'est gagné, puisque j'ai commandé le tome 2 pour mon anniversaire (qui a lieu dans 13 jours précisément, mais le lecteur de cette critique n'en aura que faire). J'ai eu le premier à Noël (j'étais curieuse de découvrir les talents d'auteur de fiction de Mr Durand, que je suis depuis des années sur son blog et sa chaine Youtube de zététique).

En conclusion

Je suis heureuse que des auteurs produisent ce type de littérature pour un public adulte, car on a bien besoin d'imaginaire à tout âge, ça fait du bien, et quand en plus c'est fait avec humour, perso j'achète. (enfin j'achète pas vu qu'on me l'offre, mais voilà vous avez compris ;) ).

*(au passage, ma photo de profil est extraite de "Ma Vallée", de Ponti, et Smargoule est un nom donné par l'auteur à un des personnages qu'il appelle les Touim's)