Comédienne depuis 25 ans, Jocelyne Desverchère embrasse tardivement le métier de romancière en publiant, à 45 ans, Première à éclairer la nuit (titre emprunté à Vénus, chanson écrite pour Alain Bashung par Gérard Manset, comme elle le confie en postface), son premier roman ; un roman bref (130 pages), comme souvent dans pareil cas de figure. Elle y narre l'histoire somme toute banale d'un homme, Antoine, qui aime secrètement une femme mariée, Christine, mais trompée par son mari. Lorsque cette dernière percera à jour l'adultère dont elle est victime, elle se jettera dans les bras de Antoine, dont l'amour ne lui avait pas échappé, tombera enceinte de ce dernier mais finira par retourner auprès de son mari qui élèvera l'enfant illégitime comme si c'était le sien.
Rien de très romanesque ou d'épique dans la trame de ce récit, donc. Et pourtant, cela fonctionne parfaitement et de cette situation courante l'auteure parvient à tirer un ouvrage ancré dans l'air du temps où le réalisme l'emporte sur le lyrisme sans que cela ne soit, à aucun moment, une faiblesse – contrairement à la brièveté du récit. En effet, certains passages, certaines situations, auraient mérités d'être un peu plus développés. Si je peux comprendre que certaines personnes répugnent à lire d'abondantes descriptions, pour ma part c'est lorsqu'elles sont trop succinctes que je tique. Il n'en reste pas moins que ce livre reste agréable à lire.
De plus, sans les révéler, les deux dernières phrases du récit sont d'une véracité cruelle et méritent à elles seules que vous lisiez ce roman.