Tout le monde connaît Marcel Proust. C'est cet écrivain constamment malade, qui a écrit une œuvre gigantesque qu'on nomme familièrement "La Recherche", œuvre qui pour nombre de personnes est synonyme d'un ennui mortel. Mais Proust n'est-il vraiment que cela ? Évidemment non. Johan Faerber nous offre l'opportunité d'une agréable balade dans la vie et dans l’œuvre de cet écrivain trop souvent réduit à des clichés.
Proust est né en 1871. Très tôt, il a été sujet à de sévères crises d'asthme qui vont le poursuivre toute sa vie, à des degrés divers suivant les périodes. Son père, célèbre médecin hygiéniste, est un savant reconnu, peu présent mais d'une extrême bienveillance. Sa mère, Jeanne, représente tout pour Proust. C'est, de son propre aveu, la personne qu'il aime le plus au monde. Elle est d'ailleurs au centre du fameux épisode du coucher. Ses parents étant extrêmement fortunés, Proust est à l'abri du besoin et peut se consacrer entièrement à l'écriture. Il y usera ses forces, vivant la nuit, dormant le jour, sortant très peu. A partir de 1908, il se retire dans sa chambre, capitonnée de liège pour étouffer les bruits venant de l'extérieur. Il mène une vie très réglée que sa gouvernante, Céleste Albaret, décrit dans son récit Monsieur Proust.
Faerber donne de nombreux éléments biographiques, qu'il associe à une analyse (très abordable pour le profane) de l’œuvre de Proust. Il montre par exemple comment l'écrivain se sert de sa propre vie pour alimenter sa somme romanesque, allant même jusqu'à observer sa propre agonie pour écrire la mort de Bergotte, l'un des personnages.
Une biographie enrichissante, à lire en complément du témoignage de Céleste Albaret, Monsieur Proust.