Providence par Emmanuel Teyssier
Providence est un curieux objet littéraire. S'entremêlent sur 600 pages :
- le récit de l'élaboration de la dernière oeure d'un réalisateur espagnol créant des films d'auteurs tout en glorifiant les blockbusters américains dans ses cours d'université. Le tout ponctué du récit des conquêtes dudit réalisateur sur son campus
- l'histoire d'anciens affrontements inter-ethniques opposant deux sectes rivales sur fond de conflit ethnique
- le développement d'un jeu vidéo qui conduit ses amateurs à un nouveau stade de réalité
- avec en filigrane la vie de HP Lovecraft (natif de Providence), et de nombreuses références au mythe de Chtulhu
Ajoutez à tout cela un couple de détectives douteux, des producteurs russes déjantés, des propriétaires américains imbus de culture communiste, un descendant d'esclave immortel et stérile, une sexagénaire nymphomane, une réincarnation d'Abdul Al-Hazred.
Mixez tout ça un peu n'importe comment, et vous obtenez un brouet parfois jouissif mais souvent indigeste : Providence.
Ouvrage rempli de bonnes idées, avec des passages fabuleux, mais trop décousu pour être réellement apprécié : des pans d'intrigues entiers laissés en plan, un fil directeur peu compréhensible. J'ignore si une seconde lecture permettrait de mieux appréhender l'ouvrage. Mais l'expérience a été suffisamment trop désagréable pour la tenter.