[RANDO-PHOTO] Le GR 10 Ariégeois, de Mérens-les-Vals à Bagnères-de-Luchon (ou presque)

Le billet avec les photos est ici :
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L'année dernière c'était le TMB, le Tour du Mont Blanc (170 km, 15 000 m D+), un trek de sept jours qui nous avait fait découvrir les environs du point culminant des Alpes sous toutes ses coutures, entre France, Italie et Suisse. La promenade de santé de cette année aura eu une saveur un peu particulière, le parfum d'un retour presque 10 ans en arrière : c'est sur la partie ariégeoise du GR 10 que l'on s'est embarqués, là où on l'avait laissé en 2011 en quelque sorte. En arrivant à Mérens-les-Vals, les souvenirs de la randonnée sur le GR 10 Oriental (200 km, 10 000 m D+) ne tardent pas à refleurir : on poussera le vice jusqu'à refaire la même photo devant la gare, comme en témoignage le montage en toute fin de billet. La dernière fois, en arrivant à Mérens depuis Toulouse, on était partis à gauche, en direction de l'Est, pour rejoindre la Méditerranée à Banyuls-sur-Mer. Cette fois-ci, une décade plus tard, on part à droite, vers l'Ouest. Sensation étrange.


Pas grand-chose de différent au final, car au-delà de l'équipement qui s'est considérablement amélioré et allégé (si l'on omet les 1,8 kg du D7500 avec objectif polyvalent, sacoche et batterie de secours, petit caprice de randonneur et photographe amateur) et de l'expérience qui s'est aiguisée avec le temps et les treks, la passion pour les cols venteux et les sommets vertigineux est restée intacte. La volonté d'en découdre avec l'acide lactique dans les cuissots et avec les soupes lyophilisées fort peu gastronomiques, aussi. L'avantage de la région : lors du ravitaillement au sixième jour, à Aulus-les-Bains, on a pu faire le plein d'excellents fromages et charcuteries, de la bonne chère pour égayer nos repas du midi et les apéros frugaux du soir.


On ne se le cachait pas : rejoindre Bagnères-de-Luchon depuis Mérens-les-Vals en moins de 10 jours s'apparentait à une mission quasiment impossible. Le topo officiel, auquel on gratte en général 30% du temps de marche, annonce la distance vertigineuse de 335 kilomètres à parcourir en... 22 à 25 jours. Autrement dit, il faudrait marcher plus que deux fois plus vite que le randonneur moyen pour relier les deux gares ariégeoises. Mais tout de même, l'idée est semée et on y pensera pendant toute la randonnée : ce n'est pas tout à fait impossible.


On n'a pas toujours suivi le tracé officiel du GR 10, en évitant de redescendre dans la plaine autant que possible (et profiter ainsi au maximum de notre autonomie), et ce notamment à deux grandes occasions : 1°) dans la vallée de Vicdessos, une fois arrivés au barrage de l'Étang d'Izourd, plutôt que de redescendre dans la vallée pour rejoindre Marc par la plaine, on est passés par les Étangs et le Refuge Fourcat et redescendus par les Étangs du Picot en suivant un bout du GR T64, et 2°) une fois arrivés à la Cabane d'Aula, dans la forêt domaniale de Seix, plutôt que de contourner l'immense massif par les vallées de Bethmale et du Biros, on s'est lancés dans l'ascension des Monts Valier (petit et grand), en empruntant le sentier très peu connu qui amène au Col de Peyre Blanc. Des détours particulièrement physiques et techniques, il faut le préciser, mais avec des récompenses largement à la hauteur des efforts consentis.


Au final, le déroulement et l'ampleur du trek auront été largement conditionnés par les aléas météorologiques. Les épisodes de mauvais temps et de violentes tempêtes orageuses lors des premiers jours n'auront à aucun moment émaillé notre volonté ou notre ardeur — même si un orage digne du déluge en fin d'après-midi suivi d'une journée entière de brume saturée en humidité complique d'entrée de jeu la logistique en matière de vêtements de rechange... À l'inverse, il aura suffi de prévisions peu engageantes pour les jours à venir en fin de rando (rien d'aussi inquiétant que les orages du début, mais du mauvais temps qui garantissait trois derniers jours pénibles, sans possibilité de se nourrir des panoramas, plongés dans la pluie et les nuages) pour terminer notre périple de manière quelque peu précipitée, après 9 jours de marche. On ne faisait pas les fiers, un samedi midi à la Maison du Valier, à seulement 40 kilomètres de Luchon, attablés dehors sous la bruine. Mais on était quand même intensément rassérénés par les magnifiques images des jours passés qui irrigueront les 365 prochains, dans l'attente de la nouvelle longue randonnée.


Cette randonnée se sera échelonnée sur 9 jours, du vendredi 14 au samedi 22 Août, de midi à midi (soit 8 jours effectifs de marche). Au total, environ 200 km en distance et 16 800 m de dénivelé cumulé positif (D+) auront été avalés, soit une moyenne de 25 km et 2100 m de D+ / D- par jour. Cela ne vous parle sans doute pas, mais ces chiffres correspondent rigoureusement à ceux que l'on avait calculés pour le TMB. Si si, vous pouvez aller vérifier, je n'ai rien trafiqué. La régularité digne d'un métronome, c'est beau : ce doit être notre rythme de croisière. On a donc quitté les sentiers du GR 10 en se disant que si la météo avait été un peu moins capricieuse en haute montagne, on aurait pu arriver à Luchon pile-poil le lundi en fin de journée. L'amertume des demi-exploits nous envahit, avant de se rendre à l'évidence : ce n'est que partie remise. On tachera de ne pas attendre 10 années supplémentaires pour poursuivre notre traversée des Pyrénées !


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Morrinson
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le 30 août 2020

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