Il y a un peu de plus 35 ans, à l’âge de 12 ans, je découvrais “ Jane Eyre ”. Mon esprit imaginatif d’alors fut comblé par cette flamboyante romance dotée d’une toile de fond historique impressionnante. Curieux de nature, je cherchais à en savoir plus sur l’auteure et c’est la qu’est née ma passion pour “ la famille Brontë ”, ou plutôt la fratrie Brontë. Ces trois sœurs au talent inouï (Charlotte, Emily, Anne) et leur frère maudit Branwell me fascinaient. En très peu de temps, j’ai enchainé “ Le professeur ”, “ Les poèmes ”, “ Les hauts du Hurlevent ”… mais aussi des ouvrages de références le Bluteau, des extraits d’Elisabeth Gaskell ou encore un film (l’excellent “ Les sœurs Brontë ” de Téchiné). Depuis, je relis régulièrement ces œuvres et tente de collectionner les différentes éditions ainsi que les inédits.
En 2012, je suis passé complètement à travers “ Quand j’étais Jane Eyre ” de Sheila Kohler. Etourderie réparée. En lisant, la 2ème de couverture, je craignais de lire une énième version romancée et nunuche à souhait de cette destinée hors du commun. Ne jamais préjuger sans savoir. L’approche de Kohler est des plus intéressantes. Elle aborde Charlotte Brontë de manière un peu schizophrénique ; d’un côté ce que l’on perçoit d’elle avec la jeune fille laide, empesée par les conventions et les charges de famille, de l’autre, toute en intériorité avec une jeune femme impétueuse bouillonnante et sûre de son talent dont l’exutoire n’est autre que l’héroïne de son roman, Jane Eyre. L’auteure apporte ainsi son point de vue sur ce mystère de la création de ce chef d’œuvre de la littérature. Extrêmement bien documenté, ce roman, à la croisée des destins, mêle habilement des faits réels que l’on retrouve dans des biographiques, des lettres, des témoignages, et des extrapolations littéraires cohérentes et justes. “ Quand j’étais Jane Eyre ” parvient à redonner vie à cette famille, cette époque, avec intelligence et raffinement, loin du statisme gothico-romantique que l’imagerie d’Epinal porte à cette famille. Mais ce qui anime surtout Kohler, c’est son incroyable admiration, voire son affection, pour Charlotte Brontë, elle en fait une grande héroïne du XIXème siècle avec tout ce qu’elle peut révéler de passion, d’attentes créatives et de revendication sur la condition de la femme et la pauvreté.
Fritz_Langueur
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le 11 sept. 2014

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