Aux portes du paradis, quatre êtres morts depuis peu sont rassemblés au pied d’un grand écran sur lequel défilent des images de ce qu’a été leur vie. Il y a là un enfant noir albinos mutilé pour de l’argent, un noir qui a passé pas mal de temps à braconner l’ivoire, un blanc propriétaire d’une réserve de faune et une éléphante.
A travers ces quatre existences, l’auteure va nous conter l’Afrique de brousse : les touristes venant chasser ou observer la faune. Les blancs qui, malgré la décolonisation, tirent toujours bon nombre de ficelles. Le trafic d’ivoire. La condition noire. Les croyances religieuses de certaines ethnies. Les migrations animales au gré des saisons. Le détournement des aides humanitaires…
Ca semble un peu fourre-tout, désordonné, mais ça ne l’ai pas. Pas vraiment. Car tout est introduit sous la forme de saynètes ou courts métrages qui se déroulent sur le fameux écran.
Si le fond est intéressant et bien documenté (sans être hyper original), la forme (l’écran sur lequel le défunt voit sa vie défiler) n’est pas très heureuse. L’écriture est également très particulière : des phrases longues, au kilomètre dotées d’un vocabulaire riche à l’excès, avec des mots savants qui font bien dans une phrase. Mais le rendu n’a rien de naturel. L’écriture est souvent forcée et cela se sent. J’avoue avoir manqué d’abandonner la lecture dès le début, rebuté par cette prose artificielle. Heureusement, l’auteur a abandonné assez vite cet exercice pour revenir à un style un peu moins lourd.
Un bouquin au final intéressant sur le fond mais plutôt lourd et décevant sur la forme.