Trompé par le titre je m'attendais à trouver un livre sur... l'ouverture du Japon au monde.
Ce qui est le cas dans les premiers chapitres mais l'ouvrage tourne rapidement à la biographie de Guimet, industriel Lyonnais et collectionneur d'art, parti découvrir le Japon à la fin du 19e. Pas étonnant quand on sait que les auteurs travaill(ai)ent au musée Guimet. Un peu dommage à mon sens mais ça n'enlève rien à l'intérêt du livre et à l'envie qu'il donne d'en savoir plus sur ce pays.
Les premiers chapitres sont donc passionnants, on y découvre comment une poignée d'Européens venus évangéliser le pays a fini crucifiée, provocant la fermeture des frontières pendant plusieurs siècles. On y apprend par exemple comment à la fin du 19e les américains entre autre ont négocié patiemment cette ouverture des frontières, en envoyant un messager à l'empereur mais en demandant que la réponse ne soit envoyée qu'un an plus tard. Diplomatie d'un autre âge.
La méfiance entre les occidentaux et le Japon a progressivement laissé place à une fascination mutuelle: l'empereur Japonais a ainsi décidé d'importer le savoir faire occidental au Japon en demandant par exemple aux ingénieurs français de venir fabriquer les navires japonais, aux juristes allemands de rédiger leur code civil etc. Les occidentaux ont quant à eux découverts émerveillés le raffinement ultime de cette culture, où tout est beau - des oeuvres d'art au moindre objet du quotidien. L'importation de nombreuses oeuvres d'art par Guimet a d'ailleurs contribué au japonisme et a influencé les plus grands artistes de la fin du 19e. Le récit des voyages de Guimet est passionnant, on partage sa ferveur et son émerveillement à l'idée de découvrir un pays aussi riche culturellement.
On mesure dans cet ouvrage à quel point la fermeture des frontières a permis à la culture japonaise de se développer et de se différencier, protégeant le pays de la mondialisation pendant plusieurs siècles avant qu'il n'en devienne un des principaux acteurs. A lire.