Sympathique, mais un peu court...
Une télépathe, Dorthy, arrive sur une planète nouvellement conquise, alors que l'Humanité se bat contre une mystérieuse nouvelle race, l'Ennemi, dont on ne sait rien car ils se suicident toujours avant d'être pris. Elle fait connaissance avec l'équipe de scientifiques au sol, qui étudient une race de singes primitifs appelés bergers, qui semblent élever des sortes de larves. Dorthy est sous pression, car on n'a pas prévu son ticket de retour en orbite, et des questions se posent : ces bergers sont-ils des serviteurs de l'Ennemi, en sont-ils un avatar dégénéré ?
L'essentiel du roman joue sur l'étrangeté de cette planète, qui a une vitesse de rotation bien plus lente (le jour dure plus d'un mois apparemment) et est éclairée d'une naine rouge sinistre. A cela s'ajoute un mystérieux édifice au milieu d'un lac noir, baptisé "le château" par l'équipe. Tout le plaisir réside dans les spéculations scientifiques, les conversations avec les autres scientifiques que Dorthy, malgré son côté peu sociable et son besoin de reconnaissance pour son Talent, s'efforce d'avoir.
Les personnages sont bien campés, de Duncan à Sutter, en passant par le couple de biologistes et le médecin, Kilczer. La topographie est par contre difficile à saisir, alors que les descriptions de paysage sont réussies. Les scènes d'action sont du coup un peu chaotiques, même si le rythme est entraînant.
Le seul problème, c'est la révélation finale, qui traîne en longueur et n'a pas grand intérêt. (Ce qui suit dévoile la conclusion, attention).
L'idée de McAuley est d'imaginer une race très ancienne qui a grandi sous une étoile rouge, et qui du coup a peu évolué, avant d'être confronté à un accident stellaire qui a considérablement développé son savoir. Manipulant la génétique, mais aussi l'astrophysique à très grande échelle, cette race voyage dans des astéroïdes creux. On en trouve ici une version rabougrie, qui se réveille à l'initiative de la reine, qui n'apparaît que dans les vingt dernières pages. Le tout se termine dans un cataclysme à grands effets, assez décevant.
Bref, c'était la recherche, et pas la solution, qui était intéressante. Dommage.