Reconnus
Reconnus

livre de Guy Robert ()

« Guy Robert, sinon personne ! »

Une suite de paragraphes plus ou moins liés, chacun évoquant une célébrité, une demi-célébrité ou un(e) anonyme dont le sort est lié d’une façon ou d’une autre au narrateur (?) : étrange livre que ce Reconnus au genre indistinct – récit ? ensemble de fragments ? livre de souvenirs fictifs ? prose ? catalogue ? Bref. La méchanceté me pousserait à dire qu’on dirait du mauvais Chevillard, celui des moins bons billets du blog « L’autofictif » ; mais tout compte fait, le mauvais Chevillard reste meilleur que le meilleur *. (Remplacez les astérisques par le nom de votre auteur contemporain honni ; si vous n’aimez pas Chevillard, démerdez-vous. Si je parle de Chevillard, c’est aussi parce qu’il a préfacé Reconnus.)
En plus, donc, d’aborder la question de la célébrité et des liens que celle-ci implique, Reconnus, au titre aussi bien choisi que riche, et sans toute bien choisi parce que riche, propose une réflexion sur le nom : le nom comme signe unique, le nom qui nous dit quelque chose, le nom qu’il faut retrouver, le nom – celui de Guy Robert lui-même, qui donne probablement lieu à la meilleure séquence du livre – comme chose partagée par beaucoup d’individus, le nom qui concurrence l’image, etc. (« Au Salon du livre, une dame arpente les allées coiffée du même chapeau qu’Amélie Nothomb. Aurait-on idée de venir au salon de l’Agriculture avec des cornes de vache sur la tête ? », p. 79.) Seulement, une fois qu’on a recherché sur internet qui était Hannah Schygulla et reconnu Éric Di Méco à la page 67, ça tourne un peu à vide, ce qui se révèle plutôt gênant pour un texte d’une petite centaine de pages – peut-être Reconnus, plus court, eût-il été plus réussi ; en tout cas, plus long, il eût été raté.

Alcofribas
5
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le 20 oct. 2016

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Alcofribas

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