"Quels ont été les plus grands bienfaiteurs de l'humanité souffrante ? Des Saints, c'est-à-dire des hommes brûlant de l'amour de Dieu.
Pour n'en citer qu'un, entre tous, voyez saint Vincent de Paul, ce héros de la charité fraternelle, ce père de tous les malheureux, qui fait encore du bien par toute la terre au moyen des oeuvres bienfaisantes qu'il a fondées ! Qu'était Vincent de Paul ? Un prêtre, un homme de l'Église ! Où puisait-il ce prodigieux dévouement envers ses semblables ? Dans l'amour de Dieu, dans la pratique de la Religion de Jésus-Christ.
Quelles sont les institutions de bienfaisance qui prospèrent le plus (pour ne pas dire qui prospèrent seules) ? Quelles sont celles qui vivent, qui se développent, qui subsistent à travers les siècles ? Celles que fonde l'Eglise ; celles qui reposent sur une pensée religieuse ; celles que couronne la croix de Jésus-Christ.
Qui a fondé les hospices ? L'Eglise.
Qui a recueilli dans tous les temps, qui de nos jours encore, malgré les entraves que d'aveugles gouvernements lui suscitent, recueille toutes les misères soit de l'âme, soit du corps, soit de l'enfance, soit de l'age viril, soit de la vieillesse ? L'Eglise.
Qui a créé, pour soulager chacune de ces misères, des Ordres religieux d'hommes et de femmes, appliqués les uns aux petits enfants abandonnés, les autres à l'éducation des pauvres, les autres au soin des malades ; ceux-ci au soin des fous, ceux-là à la rédemption des captifs, à l'hospitalité des voyageurs, etc.. etc.. ? L'Èglise, et l'Église seule.
C'est elle qui enfante les plus parfaits dévouements à l'humanité ; c'est elle qui fait la Soeur de charité, comme elle fait le missionnaire et le moine du Saint-Bernard ! - Toujours l'amour de Dieu, comme fondement le plus solide de l'amour des hommes !
De notre temps, plus que jamais, on parle beaucoup d'humanité, de fraternité, d'amour des pauvres. On bâtit des systèmes ; les belles paroles ne coûtent rien ; on fait des livres et des discours. Pourquoi tout cela a-t-il si peu de résultats ? Parce que la Religion ne vivifie pas ces efforts. Un effet ne peut exister sans sa cause ; la cause, le principe le plus fécond de la charité fraternelle, est la charité divine ou l'amour de Dieu.
Méfiez-vous donc des beaux systèmes de fraternité qui font abstraction de la Religion. Sans Notre-Seigneur Jésus-Christ il n'y a pas d'amour des hommes efficace, pur, solide et durable."