C'est sûr, on est loin d'un Agatha Christie ...

Je ne connaissais absolument pas la série des aventures de Stéphanie Plum, mais j'ai reçu le tome 15 dans ma box littéraire, je l'ai donc lu en ignorant tout de ce qui allait m'attendre, et ce n'était pas fameux.


Dans un premier temps, j'ai pu remarquer la pauvreté de l'écriture qui se réduit à des phrases simples formées syntaxiquement de manière très classique, parfois coordonnées entre elles, pour faire des phrases plus longues. En soi, ce n'est pas gravissime, car cela permet d'avoir une certaine fluidité dans la lecture, le style est simple - voir simpliste - ce qui a au moins cet avantage de ne pas perdre le lecteur et d'aller vite. Malheureusement, j'ai immédiatement tiqué sur le vocabulaire, notamment l'utilisation du terme "foufoune" que je ne pensais pas rencontrer ailleurs que dans un échange oral pas très palpitant. On va me traiter de coincée, mais "foufoune" ? Dans une description en plus et pas dans le cadre d'un discours ? Sérieusement ? Et je ne parle que de celui qui a été le plus marquant pour moi, mais au final de ma lecture, j'ai eu le loisir d'en rencontrer beaucoup d'autres. Cela a déjà commencé à me refroidir.


Mais ensuite j'ai découvert les personnages ... Peut-être est-ce parce que j'ai débuté par le tome 15, mais je les trouve tous d'une simplicité qui pousse au cliché. Sans profondeur, ils n'ont aucune complexité, aucune friction intérieure même minime, ils sont essentiellement la représentation d'un seul gros trait de caractère. Lula est l'exubérance poussée à son extrême bêtise, Ranger est le beau gosse ténébreux de service (qui soit dit en passant m'insupporte au plus haut point, mais j'y reviens par la suite), le père de Stéphanie ne fait que grommeler devant la télévision ou son assiette ... Et pas mal d'autres personnages sont vides, Connie en est un bon exemple, mais je me suis surtout rendue compte que Stéphanie elle-même était un personnage très vide. Caractérisée par une poisse inimaginable, on ne peut finalement pas retenir grand chose d'autre d'elle, et sûrement pas son caractère, ce qui est bien dommage pour une héroïne.


Pour revenir au personnage de Ranger, il est emblématique de tout un aspect de ce livre que je ne supporte pas : le sexisme. Ranger agace par son leitmotiv perpétuel qui est d'appeler Stéphanie "Baby" comme si il voulait en faire une compagne plus intime sans vraiment lui demander si elle avait un avis sur la question. Oui, j'ai bien compris qu'ils avait été amants, mais j'ai aussi surtout retenu qu'elle le fuyait, malgré son désir pour lui, car elle ne considère pas qu'une relation avec lui soit une bonne idée, donc pourrait-on respecter son choix et arrêter de nous infliger cette drague lourde à souhait ? Car évidemment, cela ne s'arrête pas là, il formule de nombreux sous-entendus de nature sexuel, il l'embrasse (une ou plusieurs fois ? Je ne sais plus) par surprise sans son consentement, et cette manière de banaliser le non-respect de la volonté d'une femme, cela me hérisse littéralement le poil. Je passe sur le fait qu'évidemment, l'héroïne trouve ça "sexy" et qu'elle entretient ce type de convictions sans jamais remettre en question ce système. Une héroïne forte et moderne pourrait-elle mettre fin à ce cliché ?


Maintenant que je suis passée sur le plus déplaisant, je peux également m'arrêter quelques instants sur l'humour. Il est de mon point de vue extrêmement cliché, les images comiques sont assez banales, et souvent répétées (humour de répétition sans doute ?) et j'ai du sourire ou rire une fois ou deux, le tout dans un style simple et rapide, voilà pourquoi je ne le classe pas dans mes livres détestés. Parce que j'ai passé un moment "sans plus" durant cette lecture.


Je n'ai clairement pas accroché à ce tome 15. Je me demande sincèrement si je n'arrive pas à un moment où la série s'essouffle. Peut-être devrais-je lire le tome 1 pour voir, mais j'ai peur que le style reste inchangé (l'auteure reste l'auteure) ainsi que les personnages, l'humour ... Bref, si j'en ai l'occasion, je lirais le premier tome pour me faire mon idée sur la question.

Cosma
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le 9 déc. 2016

Critique lue 140 fois

Cosma

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