Retour parmi les hommes par Brice B
J'avais découvert Philippe Besson par la lecture de Son frère, son second roman, paru en 2001, juste après En l'absence des hommes, dont j'ai fait la lecture peu de temps après. J'y avais découvert avec un plaisir immense un écrivain avec la plume à fleur de peau, sachant faire valser les émotions avec les mots, réussissant comme nul autre à toucher les points sensibles. Il était alors question des amours débutantes du jeune Vincent de l'Etoile, 16 ans, "né avec le siècle", qui allait découvrir pendant que la guerre battait son plein, l'amitié particulière de Marcel Proust, et la folie sensuelle de l'amour passionnel avec Arthur, le fils de sa bonne.
Dix ans après, Philippe Besson publie la suite de cette histoire triste, qui vit la folie des hommes le priver à tout jamais de son amour de jeunesse. Le roman se découpe en plusieurs phases, celle du deuil pour commencer, sensible et émouvante, celle qui voit naitre le frisson qui hérisse le poil sur les bras, qui rend les yeux humides et la lecture difficile. L'émotion est intacte à l'évocation du souvenir d'Arthur, même après des années.
Viennent ensuite l'exil, ou le jeune Vincent ira parcourir le monde pour se perdre puis se retrouver, oublier Arthur, oublier l'amour, oublier la mort. Vivre et mourir à la fois, loin de Paris, loin de sa famille. Il finira par y revenir, quittant New-York dans la dernière partie du roman pour rentrer à Paris, avec cette rencontre inattendue mais bienheureuse avec le jeune écrivain Raymond Radiguet. Une banale rencontre, chargée des timides sentiments qui ne disent pas leur nom.
Retour parmi les hommes est un roman triste et lumineux à la fois, un roman sur la mort, l'amour. Un roman de la vie. C'est une très belle histoire, une qui empêche de reposer le livre avant d'en avoir tourné la dernière page. Bravo et merci, monsieur Besson.