Difficile de savoir sur quel pied danser avec ce roman. Théoriquement, il pourrait s’agir d’un des meilleurs tomes de l’univers Malazan, renforçant le lore, indispensable à lire. Hélas son exécution était telle qu’il m’a moins transcendé que plusieurs autres tomes de la saga.


Le premier « spin-off » de Ian C. Esslemont, grand ami et collaborateur de Steven Erikson, était un court tome, composé de seulement deux points de vue, préquelle sympathique et complément à la saga principale. Ici l’ambition est plus grande tant les points de vue fusent : Kyle, Shimmer, Hurl, Ghelel, Nait, tant de noms se succèdent pour une ambition semblable à la saga principale. Mais la qualité se contente de « frôler » ce qui se fait de meilleur donne un résultat certes bon, mais qui à mes yeux aurait pu être mieux.


De quoi parle ce livre, pour commencer ? Son titre est évocateur : la « Crimson Guard » est une unité de mercenaires craintes par l’Empire Malazéen lui-même. C’est parce que ce groupe a juré de combattre l’empire et de le renverser. Ils s’étaient retirés après plusieurs défaites, sauf qu’avec les événements de la saga principale, ils ont saisi l’opportunité de porter un coup fatal à leur pire adversaire. De là découle une nouvelle guerre battant son plein durant tout le tome, ainsi que la question : pourquoi ce tome est « hors-série » au vu de son importance ? Elle introduit certes des nouveaux personnages et de nouvelles intrigues, mais ce n’est pas la première fois, et puis, comme la liste est déjà longue, quelques-uns de plus ne dérangent aucunement !


Au-delà de ces aspects prometteurs, et de scènes tout de même épiques et prenantes, Ian C. Esslemont possède une plume moins lyrique. Il maîtrise l’univers et ses codes et c’est un plaisir de revoir des figures importantes de cette saga à travers un autre auteur. Voilà pourquoi je suis triste de ne pas autant l’apprécier que son confrère qui lui accorde toute sa confiance. C’est aussi le tome où l’impératrice Laseen, figure mystérieuse, apparaît le plus. Je trouve juste que ces hors-séries font comme la saga sans avoir ce petit « plus » qui me happe à la lecture. Peut-être que les personnages sont moins mémorables, alors que Esslemont semblait maîtriser ces « pauvres bougres » entourés par des gens plus puissants qu’eux. Restent des événements exceptionnels s’enchaînant à un rythme effréné, qui nul doute auront un impact sur la saga principale. Un indispensable à lire, loin d’être le meilleur hélas, mais heureusement, même quand c’est en-dessous, ça reste du bon !

Saidor
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le 14 oct. 2020

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