Dans l’imaginaire collectif actuel, Maximilien de Robespierre est, à l’évidence, une figure sombre. Souvent vu comme un monstre sanguinaire, créateur du culte de l’Être Suprême, instigateur de la Grande Terreur, meurtrier de Danton, Desmoulins et tant d’autres, dictateur fou et récupérateur de la Révolution Française. Il est, pour beaucoup, le premier d’une longue liste de dirigeants révolutionnaires qui finissent par apporter, au nom de la morale et de l’intérêt général, des maux pires encores que ce contre quoi ils luttaient.
Ce livre, titré « Portraits Croisés » se propose donc de réviser des opinions hâtivement bâties, que ce soit sur son influence réelle au sein du Comité de Salut Public, sur son implication personnelle dans la Terreur, et enfin sur son rôle de Grand Prêtre de l’Être Suprême.
Au-delà de ces corrections apportées au mythe de Robespierre, le livre s’évertue à décrypter sa pensée au travers de chapitres thématiques (ce n’est pas une biographie) On y abordera la question coloniale et de l’esclavage, celle des droits sociaux, de la peine de mort, de son rapport à la guerre, au rapport hommes-femmes etc. On y voit alors ses éclats et ses convictions mais aussi ses incohérences et contradictions. Personnellement, j’y ai découvert un personnage bien plus complexe, bien plus humain et donc bien plus fascinant que le portrait qu’on en fait habituellement.
Si des parts d’ombre restent (ce qui me semble impossible à éviter, pour tout individu et pour toute période), on repart tout de même avec une idée plus précise de l’homme qu’était Robespierre mais aussi des choix auquels il a été confronté, aux côtés des Collot d’Herbois, Saint-Just, Danton, Billaud-Varenne, Lebrun, Marat, Desmoulins, Chamfort, Mirabeau, Couthon et tant d’autres.
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