Antoine Bello trace ici un portrait de l'Amérique contemporaine à travers le prisme d'un phénomène financier en expansion : le « life settlement », pratique qui consiste à revendre à des tiers des assurances-vie en cours. A partir d'un sujet complexe et pas forcément très attractif, il arrive à nous montrer qu’il est un grand écrivain car il se montre à la fois caustique et drôle tout en mélangeant littérature et économie ! Il s’appuie pour cela sur une construction originale : des articles publiés par le journaliste Vlad Eisinger dans le Wall Street Tribune (la partie la moins intéressante et la plus compliquée pour le lecteur néophyte), des extraits du journal de Daniel Siver (le héros du roman, un écrivain à la recherche du succès perdu) et des échanges de mails corrosifs et bien libellés entre ces deux personnages, amis de longue date. Du très grand art, même si parfois certains termes économiques peuvent paraitre rébarbatifs…