Rouge colère
« Il voulait que je sois notre mémorialiste. » Comme les souhaits des pères sont parfois lourds à porter pour les fils ! Ce récit -très certainement autobiographique- commence par la maison familiale...
Par
le 20 mars 2016
⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.
Publié sur L'Homme qui lit :
Je regarde toujours d’un oeil méfiant les romans français où les auteurs parlent d’eux, de leur enfance, de leurs problèmes, de leur vie, de leur nombril, de leur besoin d’attention, parce qu’ils sont pathognomoniques de la littérature française, d’une part, et qu’ils m’ennuient profondément, d’autre part. Payer une vingtaine d’euros pour subir la psychanalyse d’un écrivain, non merci.
Et pourtant, ce livre en particulier a retenu mon attention. Je ne sais pas pourquoi, la couverture, le résumé de l’éditeur en quatrième de couverture, le titre, quelque chose a fait que malgré mes a priori, je me suis lancé dans la lecture de ce roman là, d’un auteur qui m’était inconnu.
Carl Aderhold brosse le portrait d’une France en pleine transformation lorsqu’il nous parle de son enfance. Ses parents vivent chichement des quelques rôles qu’ils parviennent à décrocher au théâtre, et ses jeunes années parisiennes se déroulent dans un minuscule logement qu’il partage avec ses parents et sa petite soeur. Le père est un personnage haut en couleur, pour faire un clin d’oeil au titre. Communiste convaincu, il imprègne sa famille de ses idéaux révolutionnaires, Marx, Lénine et l’Humanité toujours à portée de main, dans une époque majoritairement dévouée à la politique de De Gaulle puis de Pompidou.
Remontant dans l’histoire de sa famille jusqu’à son grand-père déserteur de l’armée allemande, l’auteur nous fait vivre les aléas de sa famille et illustre cette « folie des Aderhold », ce mal qui semble frapper tous les hommes de la famille depuis plusieurs générations. Du récit nostalgique de ce père aimant, mais un peu excessif, il dira cette phrase très juste que j’ai trouvé très belle : « l’avalanche des souvenirs a le parfum amer des portraits à charge ».
De cette histoire familiale finalement assez ordinaire, Carl Aderhold réussit à faire un roman passionnant, une fresque historique et sociale de la France des années 60 à aujourd’hui. J’ai pris beaucoup de plaisir à confronter mes préjugés sur les récits personnels grâce à ce livre et à me laisser guider dans les souvenirs et les interrogations d’un fils devenu père.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma bibliothèque virtuelle, Lus en 2016 et Service de presse
Créée
le 28 mai 2016
Critique lue 499 fois
D'autres avis sur Rouge
« Il voulait que je sois notre mémorialiste. » Comme les souhaits des pères sont parfois lourds à porter pour les fils ! Ce récit -très certainement autobiographique- commence par la maison familiale...
Par
le 20 mars 2016
Du même critique
Ah, qu'il m'en aura fait verser des larmes, ce film. Il en a fait également couler, de l'encre, lors de sa sortie. Film gay ? Pas vraiment. Le secret de Brokeback Mountain fait parti de ces films qui...
Par
le 7 janv. 2011
47 j'aime
3
Publié sur L'homme qui lit : L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur...
Par
le 3 oct. 2015
30 j'aime
1
Le film commence par une séquence forte. On assiste, impassibles, à la mort d'un jeune homme de 17 ans, mort sous coups des soldats de la couronne pour avoir refusé de décliner son identité en...
Par
le 7 janv. 2011
25 j'aime