Sans éclat

Normalement, j’aime bien la collection « Découvertes Gallimard ». Sur le principe, d’abord : la vulgarisation illustrée, et puis certaines réalisations sont franchement intéressantes. Roux et Rousses : Un éclat très particulier m’a déçu. (C’est certes le signe que j’en attendais quelque chose : un livre décevant n’est pas forcément plus mauvais qu’un livre qui ne l’est pas.)
Trois grandes parties, « La singularité des roux », « L’opprobre » et « La gloire » proposent un panorama de la question, dont on pourrait résumer la réponse ainsi : culturellement, le Roux c’est le Malin dans tous les sens du terme. C’est-à-dire que si vous vous y connaissez un peu en symbolique médiévale, que vous avez lu Poil de Carotte et vu quelques publicités pour la maison Bettencourt, vous n’apprendrez pas grand-chose que vous ne sussiez déjà. (Tiens, à propos de momie, j’ai quand même appris que Ramsès II était roux. Et à propos de sussiez… – oui, bon, bref.) Il y a aussi une approche biologique, sinon dermatologique de la rousseur, pour faire bonne figure.
En guise d’iconographie, une moitié de tableaux, un quart de publicités et d’illustrations et un quart de photographies simplement légendées « Fillette rousse irlandaise », « Jeune Irlandais de l’île d’Achill » ou « Tunisienne aux cheveux teints au henné ». Au bout du compte, toutes les images de ce volume veulent dire la même chose – ou les deux mêmes, selon qu’on considère l’ambiguïté comme une ou comme deux.
Je me serais volontiers dit que le sujet ne proposait finalement pas assez de matière pour en tirer davantage que la petite centaine de pages finalement assez redondantes qui constituent Roux et Rousses : Un éclat très particulier. Mais je reste persuadé que la rousseur est un mythe auquel ne manque qu’un héros, un personnages qui soit à la rousseur ce que Don Juan est à la séduction, Œdipe à la famille, Castor et Pollux à la gémellité, etc.