Arthur de Gobineau fait partie de ces auteurs du XIXème siècle qui ne sont pas passés à la postérité, sans doute parce qu'ils n'ont pas publié leurs romans en feuilletons, sans doute également parce qu'ils n'étaient pas dotés du talent de Victor Hugo. Toutefois, la plume est très belle, le rythme impeccable et le sens du comique d'un bon niveau.
Ce roman se découpe en trois chapitres comme autant d'actes d'une farce à l'italienne mettant en scène Matteo - alias Scaramouche -, jeune homme de naissance obscure qui quitte son foyer peu accueillant pour s'en aller par les chemins de sa belle Italie natale. Sa première rencontre avec une troupe de comédiens dell'Arte sera décisive et scellera son destin : il sera acteur et prendra le rôle sémillant de Scaramouche.
De Venise à Naples, en passant par Florence et Rome, dans le faste du XVIIIème siècle et avec la légèreté d'un divertissement de Vivaldi, les aventures de Scaramouche se déroulent derrière les masques des mystérieux dominos, sous les jupes des patriciennes et dans les auberges où les acteurs sans le sou s'embusquent pour échapper à leurs créanciers.
Un roman léger et enlevé, qui surprend jusqu'au dénouement, animé par le verbe vif et plein d'ironie de son auteur méconnu.