Roman de SF coréen, ce qui sous nos latitudes n'est pas si courant (c'est sans doute mon premier).
Il s'agit d'une histoire de zombies. En 2014, Séoul a été attaqué par Pyongyang à coup de missile atomique, et les radiations ont entraîné l'apparition de zombies. Rapidement confinés dans les ruines de Séoul, ces derniers n'ont pu se répandre sur le reste du pays.
Quelques années plus tard (le roman se déroule en 2022), Séoul est toujours zone interdite, et seuls quelques intrépides groupes de chasseurs de trésors se rendent encore dans les ruines pour en extraire les richesses qui y ont été abandonnées.
C'est par les yeux de l'un d'eux que nous allons vivre cette histoire. Le début du roman rappelle furieusement World war Z (le roman, pas l'étron filmique) par sa forme. On y suit notre héros dans de courtes missions où de simples quidams le charge de récupérer des objets auxquels ils sont sentimentalement attachés.
Autant d'occasion de découvrir des tranches de vies et des "flashes" de l'invasion. Le tout est entrecoupés de flash-back mettant en scène notre chasseur de trésor au moment du drame (dont il n'est pas ressorti intact).
Ce qui est frappant lors de ces épisodes, c'est la manière dont le texte nous est présenté. L'auteur fait volontiers usage de la figure de style de l'ellipse. En effet, chacun de ces courts chapitres nous laisse souvent en pleine scène de tension, par exemple avec le personnage principal obligé de passer la nuit dans la zone interdite, cerné par les zombies, avant, au paragraphe suivant de nous présenter ce dernier devant son client, en train de se faire payer pour ses services.
Déstabilisant, mais pas inintéressant; Cela accentue le caractère de survivant du personnage, tout en nous rappelant qu'au fond, les zombies, on s'en tape. Ceux qui compte, ce sont les vivants.
Mais au fil des pages, apparaît aussi progressivement un véritable fil rouge (que je ne vais pas spoiler ici) qui va faire prendre de l'ampleur au récit.
Le rythme du roman est parfait, le contexte coréen très bien utilisé, et au final, on ressort content de cette lecture extrême (orientale).