A peine le premier tome refermé, ivre des fragrances dont les volutes moyen-orientales m'avaient enveloppé, je m'emparais du second opus, fascinant ouvrage dont la sublime couverture n'avait rien à envier à son prédécesseur.
L'évolution fascinante des trois héroïnes allait alors faire corps avec Aya Sin, élue tout juste révélée de la déesse Azara, asservie depuis longtemps déjà à la caravane de Malik le possédé. Tandis que se levaient les Voiles d'Azara, la lecture déjà captivante prenait des allures d'addiction dont les fils invisibles avaient tissé autour de moi une trame narrative de premier ordre. Avançant dès lors aux côtés de Djiane la résiliente, de Tiyyi la symbiotique et d'Arkhane l'unifiée, je me trouvais au cœur d'une quête initiatique de toute beauté qui devait me conduire sur les rivages envoûtants de Shârha. La confrontation de leurs souffrances respectives allait leur permettre de se dépasser.
La sensibilité de l'autrice, Charlotte Bousquet, trouve ici un magnifique creuset où la matière littéraire se transmute en bonheur du lecteur. L'écriture fluide et évocatrice porte l'imagination sur les ailes du griffon vers des cieux éthérés où la résilience de toutes ces femmes maltraitées voit survenir un dénouement touchant et pétri d'humanité.
Ce diptyque refermé, je n'aspire plus qu'à découvrir l'autre œuvre fantastique de Charlotte Bousquet, l'Archipel des Numinées, dans l'espoir de retrouver cette fascinante ambiance.