La violence froide de la vengeance...

Amateurs de gore, de violence en tout genre, voyeurs assumés en matière de torture... laissez tomber vos lectures actuelles et plongez dans ce Si je meurs avant mon réveil... !
Tout en suggestions, en descriptions limitées, la violence reste à distance mais le lecteur l'intègre fort bien. C'est tout l'art de l'écrivain.
Voici un livre proposé par Philippe Setbon, romancier, illustrateur, scénariste, adaptateur, qu'on ne présente plus. Souvenez-vous la série Fabien Montale avec Alain Delon. C'est lui au scénario...
Dans ce roman, à la construction brillante, réglée au cordeau, on a tout le loisir d'apprécier la patte du maître. Et il ne m'a pas fallu plus de cinq pages pour m'immerger dans cette histoire dingue, surréaliste, captivante, à la violence froide, suggérée, juste proposée et hypnotisante.
Le pitch parait simple :
Jo débarque à Biarritz un soir d’octobre. Elle vient s’y ressourcer à la suite d’un drame personnel. Fitzie, ex‑surfeur australien, la prend sous son aile et la présente à un couple de restaurateurs adorables. Bientôt, la Mort va s’immiscer dans ce quatuor, revêtue de sa robe la plus effrayante.
70 ans auparavant, durant l’Occupation, une série d’exécutions particulièrement atroces. Elles portent la signature de Victor, un garçon boucher qui considère le meurtre comme un art, et qui se charge des basses œuvres au sein d’un réseau de résistance. Comment, à tant d’années de distance, les deux histoires peuvent-elles se recouper de façon si troublante ? De Paris au Vercors, de Lisbonne à la Côte basque, la terreur ne connaîtra aucune frontière…
C'est obnubilant... Je n'ai pas pu lâcher ce livre, tant la découpe de l'histoire, l'enchainement des situations, les relances régulières sont bien agencées pour vous éviter de reporter la suite. Les personnages sont étonnants, avec parfois un charisme de bas étage, mais attachants, émouvants, et bizarrement sensibles au point de nous retourner comme une crêpe.
Excellent livre, bien foutu, facile à lire, pas très long (240 pages) qui vous scotche sans qu'on s'en rende compte. Je l'ai refermé avec une sorte d'insatisfaction : déjà fini... !
Disponible chez AO-Editions, éditeur de Villeurbanne qui, une nouvelle fois, se démarque par ses choix très qualitatifs.
A lire...