Skeud
6.4
Skeud

livre de Dominique Forma ()

Le livre a un titre accrocheur et une belle couverture, comme la pochette d'un skeud produit par un fétichiste du milieu, j'ai nommé Johnny Trouble, fondu de rock'n roll et héros de ce roman.
Skeud c'est donc l'histoire de ce seigneur du vinyl pirate (le skeud !) à la fin des années 70-80, et c'est aussi l'histoire coup de poing de sa chute brutale et de sa revanche.

C'est le genre de livre bien prenant, à lire évidemment avec une bande-son rock'n roll.

Skeud est son premier roman mais on voit bien que Dominique Forma sait raconter des histoires, et que sa connaissance du monde du rock'n roll, de la rue Saint-Denis (telle qu'elle était en ce début des années 80) et du monde parallèle du disque pirate n'est pas uniquement de nature livresque.

Skeud = Style, sexe and rock'n roll.

« Le skeud doit être un bel objet, un diamant… Hendrix distribuant des volées de coups de poing à ses maîtresses les nuits de désespoir… Les yeux cernés de Brian Jones… Les après midis sous acide allongé sur les capots des voitures bloquées en bas de la rue Saint-Denis… La collection de fouets du timide Jimmy Page… Les polaroids pornographiques de Warhol… Les nuits qui durent des semaines… Les hécatombes pharmaceutiques… Les vedettes qui se fabriquent en un jour et se ramassent en deux saisons, laissant une poignée de 45 tours derrière eux… Les ascensions de demi-dieux s’écroulant le mois suivant… Un skeud se doit de raconter tout cela, plus encore... Il faudrait que tu déploies tes ailes, conclut-il d’un ton définitif.
J’avais tout à coup la réponse à la question que je ne m’étais pas encore posée. Que faire ?
Je ferai des skeuds.
Je choisirai les concerts inédits de groupes que j’aimais, d’autres que je découvrirai, je déciderai des pochettes, je dépenserai autant d’argent que je pourrais, je vendrai à qui je voudrai et comme bon me semblerait.
La Vérité s’offrait à moi. Le Désir roulait des hanches, l’occasion ne se représenterait plus. Il n’y avait rien d’autre au monde que je ne voulais faire. Que cinq, dix, cent labels voient le jour. Je m’imaginais en feddayin électrique, en activiste vinylique… »
MarianneL
7
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le 28 oct. 2012

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