Le titre racole pas mal, il faut bien le dire : on va enfin savoir la vérité vraie sur cette société secrète créée à Yale en 1832 et dont sont issus au moins 3 présidents américains. Secrets et élitistes, les Skulls & Bones avaient tout pour faire naître les fantasmes, bien aidés par la loi du silence et le décorum morbide choisi. Mais que se cache-t-il réellement derrière tout ça ?

Alexandra Robbins, l'auteur, est elle même membre d'une société secrète de Yale et comprend donc les mécanismes qui meuvent les S&B et, contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'y a pas de guerre ou de défiance entre sociétés... Et ça se sent dans son livre : certes elle cite moult exemples mais reste systématiquement très évasive dès qu'il faut entrer un peu plus dans le coeur du sujet ou critiquer les S&B (sauf quand il s'agit de jouer la féministe).
On a donc droit à d'atrocement longs paragraphes où sont cités, avec leur promotion, des dizaines d'hommes politiques, fonctionnaires et hommes d'affaires plus ou moins obscurs pour nous et leur lien professionnels. Palpitant. Si encore l'auteur allait plus loin qu'une simple liste exhaustive et apportait son éclairage sur le sujet... mais non.

Ceci dit, c'est assez intéressant de découvrir la mentalité bien particulière de Yale, les racines de sociétés secrètes, leur rôle, leurs rites... On en a tellement imaginé à leurs sujets qu'en découvrant la "vérité" exposée par Robbins, on est tenté de dire "tout ça pour ça ?". Pour autant, la dernière partie du livre, si elle avait été plus qu'une liste de faits, a son intérêt puisqu'elle met en lumière quel usage les S&B ont fait de leur réseau... Impliqués dans les bombes sur Hiroshima et Nagazaki, dans la baie des cochons, financiers de campagnes (républicaines et démocrates), membres clés à la CIA, le pouvoir théorique des S&B est immense et placé entre les mains d'un de ses membres les plus médiocres (George W. Bush), un véritable danger potentiel. Dommage encore une fois que Robbins n'aille pas assez loin dans ce qu'elle écrit.

Finalement, je recommanderais surtout de lire les deux derniers chapitres (le dernier étant le plus intéressant puisque résumant le reste du bouquin), la surabondance de détails et de redondances du reste du livre étant assez pénible.

Petit mot sur la traduction : elle est atroce. Le style est calamiteux et on sent pas mal d'erreurs de traduction.
NicoBax
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le 9 janv. 2011

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