Soeur raconte l'histoire d'une radicalisation. Jenny, seize ans, traîne son ennui sur les bancs du lycée de Sucy en Brie. Elle se sent seule et n'arrive pas à s'intégrer dans un groupe de jeunes de son âge. Tout bascule lorsque, l'alcool aidant, elle essaie d'embrasser le beau gosse de la classe et devient la risée du lycée. Chafia, seize ans également, se voit en future martyre et projette de semer le chaos à Paris. Le président Saint-Maxens vit ses dernières heures au pouvoir. Anciennement adulé et respecté, il n'impressionne aujourd'hui plus personne. Leurs trajectoires vont se rencontrer.
Voici un très bon premier roman qui décrit bien le processus de radicalisation (De manière plus superficielle toutefois que dans d'autres ouvrages comme Et mes yeux se sont fermés, de Patrick Bard, à lire absolument). Le propos d'Abel Quentin est plus de montrer la solitude et le mal-être de Jenny, ce qui la conduit à trouver du réconfort dans le radicalisme. Les personnages sont très bien campés, on sent bien l'ambivalence de Jenny envers ses parents par exemple. On ne peut pas s'empêcher aussi de reconnaître Hollande et Macron dans Saint-Maxens, président en exercice, et Cyril Benevento, son ministre de l'intérieur. Petit clin d’œil qui ne gâche rien !