Je suis tombée dessus un peu hasard comme d’habitude. Je l’ai pris en pensant qu’il s’agissait de l’œuvre qui avait donné vie au film éponyme avec Erwan McGregor. Finalement, les deux n’ont aucun rapport.


Il s’agit ici d’une œuvre autobiographique, d’un fils en quête de réponses après que sa mère ait été assassiné par son beau-père. Au cours de ma lecture, il m’est arrivé quelquefois d’oublier qu’il s’agissait là d’une histoire vraie. On pourrait s’attendre à du suspens, à une vengeance aussi peut-être. Cependant dans la vie réelle, il est rare de voir nos espérances se réaliser.


Le style de l’auteur m’a rappelé celui de La route: très épuré, brute, sans fioriture. Mais dans un même temps, une grande intensité s’y dégage. En disant peu mais en le disant bien, Justin Saint Germain ( dont c’est le premier livre) arrive à nous entrainer dans son chemin initiatique.


Son of gun comme je le disais à l’instant prend des airs de roman initiatique. L’écrivain, le fils, l’homme et le futur adulte s’y dessinent et s’y confrontent avec une seule question en tête: pourquoi. Son cheminement le conduira sur les traces de sa maman; une maman dont le temps tend à effacer, à corrompre le souvenir ou au contraire à la rendre plus vivace notamment à travers les témoignages de ses anciens compagnons et de sa famille.


Ce qui est évident c’est que cela a forgé, déterminé aussi peut-être son existence. Aurait-il écrit si sa mère était toujours présente? Écrire semble d’ailleurs être un exutoire, une façon d’exorciser ses peurs, ses vieux démons. C’est peut-être une façon de dire adieu, de faire acte de résilience ainsi qu’un souci de rétablir la vérité sans doute aussi.


Au delà de ça et comme le souligne la quatrième de couverture, Justin Saint Germain à travers son histoire montre une fois encore que » L’Amérique n’est pas prête de lâcher ses armes « . Une Amérique où il est certainement plus facile de se procurer une arme qu’un travail. Le titre est d’ailleurs très évocateur; et pointe une évidence – sans disculper son beau père et sa mère – sur le fait que son pays ( et les gens qui le composent) a aussi une responsabilité dans le drame de sa famille.


C’est un livre puissant mettant en scène une famille comme vous et moi et qui pourtant, dérape. Au delà de la sphère intime, familiale, la responsabilité est sans doute aussi collective dans une société américaine dont les paradoxes et les contradictions sont légion.

Missbale974
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le 25 févr. 2016

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