Comment résumer ce livre ? Je crains que ce ne soit pas vraiment possible.
Pour commencer, c'est plus qu'un simple livre. Ou du moins c'est ce qu'on voudrait nous faire croire. En effet, son auteur (véritable), Matt Suddain, se présente dans les pages du livre comme l'éditeur du Théâtre des dieux pour le compte de Blacklist publishing (un éditeur spécialisé dans les livres censurés, interdits ou perdus). Le roman serait en réalité de l'auteur V. V. S. Volcannon, et initialement publié dans une mythique série (nous dit-on) : la Foire des mondes.
Le roman narre les aventures de Francisco Fabrigas, un explorateur galactique de renom, qui est le premier à avoir quitté sa dimension d'origine pour y revenir ! Excusez du peu !
Dés les premières pages, le ton est donné : le récit se veut fantasque à défaut de fantastique, et l'absurde y tiendra une part non négligeable. Beaucoup de blagues figurent directement dans les mentions légales, avant même que le texte du livre commence vraiment. On a plus à faire à un objet-éditorial non-identifié (je ne sais pas comment mieux le dire) qu'à un roman.
Et Matt Suddain joue avec nous. Ainsi en est-il de cette page recensant les illustrations (perdues) de la présente édition, mais nous indiquant malgré tout leur emplacement originel dans le récit, ainsi que le texte de légende les accompagnant, ou de ces publicités qui émaillent le récit.
Et donc le récit est exubérant, émaillé de scènes oscillant entre action débridée, humour absurde et personnages haut en couleur. On est dans un space-opera déjanté, sur fond de complot visant à asservir l'univers tout entier.
On l'aura compris, j'ai aimé ce livre. J'en ai aimé les bizarreries, les personnages, les lieux, les situations, les dialogues, et l'humour fou de Matt Suddain qui jaillit parfois brusquement au détour d'un paragraphe. J'en ai surtout adoré la petite page de calme (p.669), sensé assurer le lecteur d'un moment de sérénité pour le cas où sa lecture deviendrait par trop angoissante.
Je ne peux pas garantir que ce livre plaise à tout le monde, mais je garantis par contre son étrangeté qui, pour moi, confine au génie !