Je l’ai lu, et voici ce que j’en ai pensé…
Suite à divers avis sur Internet, notamment la très élogieuse chronique des Lectures de Marinette, j’avais très envie de découvrir à mon tour 54 minutes. Je remercie donc les éditions Hachette qui ont accepté de m’envoyer un exemplaire de ce livre en service presse.
Je m’attendais à quelque chose de percutant, qui me clouerait sur place et que je ne pourrais pas lâcher, qui me ferait vider une boîte de Kleenex et passer par mille et une émotions. Oui, j’espérais beaucoup de ce récit, et sans doute bien trop. À n’en point douter, 54 minutes de Marieke Nijkamp est un roman de qualité qui nous amène à nous poser certaines questions – notamment celle du libre port d’armes dans certains pays des États-Unis. Dans ce livre, nous sommes dans une petite ville de l’Alabama, une tuerie va être perpétrée dans le lycée d’Opportunity, et c’est un des élèves qui va ouvrir le feu sur ses camarades et professeurs, alors que presque toute l’école est rassemblée dans l’auditorium.
L’histoire se déroule dans un espace temporel de 54 minutes, comme l’indique le titre, et nous allons suivre ce massacre selon le point de vue de plusieurs protagonistes, situés dans des lieux différents. Le forcené qui tient en joue les étudiants et le personnel enseignant leur reproche leur manque d’attention à son égard et son isolement. Par ailleurs, sa vie familiale est loin d’être un long fleuve tranquille, et il n’a nulle part où se réfugier, aucun endroit où il se sent bien. Parmi ceux retenus prisonniers, il y a Autumn, sa sœur, Sylvia, la petite amie de cette dernière, ou encore Matt, le jeune frère de l’ex-petite copine du preneur d’otages. Il va ôter et blesser un grand nombre d’individus avec une terrifiante froideur, et rien de ce que pourront dire les élèves ou professeurs ne pourra apaiser la rage qui le consume.
Malheureusement, il m’a semblé que l’auteure en faisait un peu trop par rapport à ses principaux protagonistes. Tous vivent des drames terribles : décès d’une mère, amnésie d’un parent, maladie lourdement handicapante, enfant battu, alcoolisme… J’ai trouvé que c’était trop et que l’on tombait dans le pathos. Je pense que si Marieke Nijkamp avait mis en scène deux ou trois personnages malmenés par la vie, cela aurait été plus crédible. Par ailleurs, je suis restée dubitative quant à la fin de ce récit. Il m’a semblé qu’il manquait quelque chose, un épilogue plus complet nous permettant de prendre connaissance de la situation quelques mois plus tard, nous expliquant ce que sont devenus les survivants et les blessés, mais aussi comment ils ont surmonté cette terrible épreuve.
Ma chronique en ligne : http://meslivresetcie.fr/index.php/2018/01/19/54-minutes-marieke-nikjdamp/