C.E. Morgan ne donne pas dans le sentimentalisme. Elle brosse un portrait de femme touchant dans une Amérique rurale sclérosée par des siècles de patriarcat. La focalisation sur Aloma est totale, extrêmement intime. Du sacrifice pour Orren et son projet de vie sans avenir à l’éveil d’une conscience lui autorisant l’espoir de forcer les barreaux de cette prison à ciel ouvert où elle a accepté de se laisser enfermer, le chemin vers la liberté est tracé pas à pas. Solitude, frustration, désir ou colère, Aloma dévoile au fil du temps un tempérament complexe et bien moins docile que les apparences ne le laissent penser.
Un très beau texte, tout en pudeur et en sensibilité.