Voici un livre difficile à classer. On connaissait Bertrand de Saint Vincent pour ses articles de journaliste dans le Figaro.Il nous livre ici un recueil, un carnet de croquis plutôt, de ses sorties parisiennes, vernissages, signatures d'auteurs, concerts privés, tout le monde de la culture et des paillettes y passe.
Discret, l'auteur croque ces modèles avec humour et cynisme.
Le titre d'abord, "Tout Paris". On s'interroge, on feuillette quelques articles (les chapitres ne font que quelques pages), humour ou snobisme? Car on s'en doute, "Tout Paris", ce sont des stars, des peoples, des artistes plus ou moins en vogue, des chanteurs, des politiques...
Puis après quelques articles, on comprend: humour d'un homme qui a grandi dans ce milieu, l'observant, alimentant sa légende de ses chroniques mais sans jamais pour autant lui appartenir pleinement.
Humour donc, certaines scènes sont complètement décalées, et nous montrent, si besoin est, combien la vie de certaines vedettes est loin de nos réalités. On pourra relater cet épisode:
" Constantin von Barloewen parle de la perte du sacré. 'Oh!' rebondit Adjani, 'c'est un thème qui me ronge. Enfin un thème que j'intériorise (...) Sans le rapport au sacré, poursuit-elle on devient un criminel potentiel. On est sur le pied de guerre, au quotidien, pour tout, pour rien, dans la relation à l'autre, à une plante, à un arbre!".
L'auteur décrit sans pitié un univers impitoyable, où l'important est d'être "vu", beaucoup de stars du passé côtoient d'aspirantes vedettes....on se demande où sont les vrais intellectuels, les vrais artistes..pas toujours dans les soirées mondaines (Arielle Dombasle semble être le fil rouge du livre)...
Mais on s'amuse et on se divertit néanmoins dans cette lecture.
Deux points faibles: sa longueur, propice aux répétitions d'anecdotes.
Et un certain angélisme, l'auteur a besoin de nous préciser "La vérité, c'est qu'il n'y a pas de règles. Il y a chez les individus de grande fortune, beauté ou intelligence, autant de grandeur et de bassesse, de distinction et de grossièreté, de tristesse et d'ennui que chez leurs contemporains moins dotés".
En effet il fallait nous ôter, à nous les moins dotés, ce doute....