Dany Laferrière a vécu le tremblement de terre et passé 36h à Port au Prince après : il a profité du premier avion en partance pour le Canada après le séisme. Est-ce suffisant pour remplir un livre ?
Ces heures il les a passées dans la cour de l'hôtel, certes dans un inconfort relatif et l'angoisse, avec une brève incursion en ville pour aller rendre visite à sa mère.
Pas de pathos dans ce livre, je dirais pas assez, des réflexions plus ou moins intéressantes sur l'éventuel devenir de Haïti, sur ce qu'on est toléré à penser ou à dire à son sujet en tant que non haïtien, rien de très original.
Laferrière, j'adore lorsqu'il raconte son enfance, ce côté irrationnel du Haïti d'antan, beaucoup moins quand il raconte sa vie de jeune homme en Amérique du Nord.
En lisant ce livre, qui est à la limite de l' l'imposture médiatique, j'ai eu l'impression d'avoir mis le doigt sur mon malaise : tout tourne autour de lui. Bien sûr il parle de Haïti, on pourrait dire avec pudeur, mais je me demande si ce n'est pas de l'indifférence, il me semble que tout ce qui le rattache à ce pays, c'est la nostalgie de l'enfance.