« Tout ce qui fait BOUM » prend la forme du roman initiatique par les aspects intimes de la vie de son héros, mais n’en n'est finalement pas un. Mâtinées d’aspects politiques, ce sont les obsessions de Pànic Orfila qui sont le corps du roman ou comment un adolescent apparemment perturbé devient un nihiliste convaincu.
Le roman s’ouvre par la catastrophe sans trop en dire, dans les airs à la rencontre d’un arbre qui arrive à trop vive allure, le héros Pànic Orfilla fait le bilan de sa vie et explique comment il en est arrivé à cet instant avant que s’achève sa course probablement de façon fatale.
Exposés au début du roman comme une explication de ce qui va suivre, l’enfance et l’adolescence du héros passées avec sa grand-tante sont réjouissantes et contrastent avec la suite où sa vie de jeune adulte tourne un peu en rond entre son groupe vorticiste et ses aventures amoureuses qui peinent à tenir le roman. Angèls, sa grand-mère, quel monument, quel personnage ! Celle qui refuse qu’il aille à l’école pour ne pas être modelé par le système de pensée mais qui au final s’inquiète de savoir s’il ne fait pas de bêtise et s’il se fait des amis. Angèls qui démonte le mobilier urbain avec d’anciennes camarades républicaines Espagnoles pour montrer son hostilité aux règles actuelle de la société tout en s’appliquant à donner des leçons de vie parfois dures à son petit-fils. Un personnage du passé de Pànic qui refait surface sporadiquement dans tout le roman pour recadrer le héros. A coup sûr la personnalité que je retiens du roman, ce qui fait d’ailleurs un fort contraste avec deux autres personnages féminins de son âge qui paraissent insipides.
Le propos politique du roman depuis son éducation jusqu’au BOUM du titre laisse souvent la place à de nombreux moments drôles qui s’égrainent tout du long. Les différentes rencontres avec les mariachis qui vivent en bas de chez lui, sa relation avec sa tante pas vraiment préparée à partager l’espace de son appartement avec un étudiant ou bien les fêtes étudiantes où Pànic et ses acolytes viennent écouler leurs stocks de drogues, sont autant de distractions dans un roman où l’idéologie floue mais radicale des protagoniste est moins amusante que triste.
Malgré sa naïveté qui est touchante, il est très conscient que son éducation particulière ne l’a pas préparé au monde dans lequel il évolue, on a du mal à se sentir proche de Pànic. Probablement trop décalée pour que son adolescence fasse écho à la mienne, c’est en spectateur extérieur et inquiet que j’ai parcouru le roman. C’est probablement le manque de cette proximité qui explique cela mon sentiment partagé. 7/10