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Tonino Benacquista et moi, c’est un peu une histoire d’amour qui n’a jamais été racontée. Il y a de cela quinze ans, j’arrivais fraichement à Paris et je fréquentais un garçon, un autre amoureux des livres, qui a eu l’idée extraordinaire de m’offrir deux romans de cet auteur dont je n’avais jusqu’alors jamais entendu parler : Saga et Quelqu’un d’autre. Les deux sont très différents, Saga est une lecture légère qui nous plonge dans les aventures truculentes, ubuesques, d’une série télévisée française nocturne faite de bric et de broc qui devient une institution nationale ; tandis que Quelqu’un d’autre est un roman qui m’a profondément touché, en offrant l’opportunité à des adultes de changer de vie, de repartir à zéro, en devenant quelqu’un d’autre. J’ai remercié le garçon et poursuivi mon histoire d’amour littéraire avec Benacquista depuis, et je dois dire qu’il est l’un de ces rares auteurs dont je guette avec une impatience folle les nouvelles parutions.


Son précédent livre, Romanesque, était parfait. Si, je peux le dire avec l’objectivité très relative d’un fan absolu : il était par-fait ! Vous comprendrez donc que la barre était haute lorsque j’ai débuté cette nouvelle lecture.


Et quel plaisir ! Quel bonheur ! Quelle joie, que de retrouver la plume de Benacquista. Un style à lui, des phrases sublimes dont on pourrait penser qu’il passe des heures à les retravailler comme on taillerait un diamant brut pour en faire le plus beau des bijoux. J’étais comme un enfant au jour de Noël, à relire encore et encore ces phrases que je trouvais si belles, en me disant qu’il me serait impossible de toutes les citer sur les réseaux sociaux sans me retrouver à recopier le roman dans son ensemble.


J’ai retrouvé avec plaisir quelques clins d’œil à l’univers de Saga (on pourrait parler d’un caméo) avec la profondeur et l’introspection de Quelqu’un d’autre : c’était aussi troublant qu’agréable. L’imagination de l’auteur est sans limite, et ce roman, c’est un peu comme des poupées russes littéraires : plein d’histoires dans l’histoire, des chemins improbables, un récit parfois un peu dur à suivre (j’admets avoir été parfois perdu, dérouté de ne pas savoir où Benacquista m’emmenait), mais alors un vrai bonheur d’inventivité. J’ai souvent songé « il y aurait de quoi écrire un roman sur cette petite histoire dans l’histoire ».


Si vous n’avez jamais lu Benacquista, je vous déconseille de le rencontrer par ce roman un peu plus difficile : lisez Malavita et sa suite, lisez Saga, Quelqu’un d’autre, Romanesque, débutez par les plus belles histoires et venez ensuite vous régaler avec celle qui n’avait pas encore été racontée.


Toutes les histoires d’amour ont été racontées, sauf une, de Tonino Benacquista, est publié le 5 mars 2020 aux éditions Gallimard.

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le 7 juin 2020

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Brice B

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