Après avoir découvert la série Miss Fisher et m’être retrouvée en état de manque une fois le dernier épisode visionné, je me suis tournée vers ma solution de secours pour ce genre d’occasion : courir chez mon libraire pour acheter les livres.
Mais comme je manque de chance et que Cocaïne blues n’était pas disponible, me voilà donc à commencer ma lecture des Greenwood par Flying Too High.
Ce livre fait partit de ceux que j’aurai vraisemblablement aimé lire étant ado. La bibliothèque familiale regorgeait d’Agatha Christie, qui sont très bons dans leur genre il faut le reconnaître, et m’ont parfaitement initié aux roman policier, mais si j’aimais les Christie, j’aurai probablement adoré les Greenwood.
Car Phryne, si elle a les qualités intellectuelle d’une Miss Marple (peut être pas encore d’un Poirot mais cela viendra peut être !), leur entêtement à trouver la vérité et leur simplicité, est quand même nettement plus attractive que ses deux prédécesseurs.
Phryne est une femme indépendante qui, tout en étant riche, sait parfaitement ce que c’est d’être pauvre, ce qui lui permet d’interagir aisément avec toutes les couches sociales et d’en comprendre les codes. C’est aussi une femme libre, qui, a une époque où la femme se devait de rester à sa place (idéalement chez elle, dans les salons de thé ou autre), ça où bon lui semble, comme bon lui semble, faire ce que bon lui semble avec qui bon lui semble. Une femme intelligente qui n’a pas froid aux yeux, conduit seule (et vite) sa voiture qu’elle adore, peut à l’occasion se payer une séance de voltige aérienne et sait se servir de son petit pistolet. Une femme qui n’a pas peur du quand dira-t-on, une femme qui n’hésite pas non plus à user de ses charmes et à succomber sans se faire d’idée à ceux de la gent masculine. L’héroïne rêvée de mes 15ans en somme.
Et comme forcément un héros de jeunesse ne disparaît pas totalement dans le coeur d’un adulte, Phryne Fisher représente encore aujourd’hui une héroïne pour moi.
D’autant plus que non contente d’avoir les qualités grandioses d’une héroïne digne de ce nom, Phryne est aussi une grande dame au grand coeur qui sait reconnaître les gens biens et s’en entourer.
Ainsi, même les personnages secondaires qui l’accompagnent dans ses aventures ne manque pas d’intérêt. Le couple Butler manque encore un peu de forme - et si cela perdure, cela explique bien pourquoi Mrs Butler fut happée de la série - mais Cec et Bert le duo d’inséparables est vraiment sympas. Pareillement pour Dot qui tout en permettant à l’auteure de montrer à quel point Phryne est en avance sur son temps, apporte de la douceur dans la maisonnée et un soutien indéfectible à sa patronne malgré toutes ses excentricités. Une jeune femme élevé à l’ancienne au couvent et effrayée par toutes ces nouveautés, mais qui s’avère intelligente à sa manière et pleine de coeur.
Les deux enquêtes sont assez simple et c’est à vrai dire là que le roman perd des points chez l’adulte que je suis. Car non, je ne suis plus une adolescente, et j’aime les enquêtes complexes et bien ficelées. Et en 170 pages, on ne peut pas vraiment s’attendre à avoir cela. Evidemment, les choses sont bien tournées et plutôt logiques, mais elles manquent un peu de profondeur pour un roman pour adulte.
Il n’en reste pas moins que j’ai dévoré Flying Too High et me suis ruée sur le volet suivant, car les Phryne Fisher Mysteries sont pleins de potentiel et se lisent à une vitesse déconcertante. Les personnages sont attachants, les enquêtes certes simples mais agréables et Phryne Fisher avec toute sa classe et son intrépidité est un très bon personnage. Un roman policier pour ado ou un livre détente idéal en cette période où le ciel se fait de plus en plus gris et le thermomètre de moins en moins encourageant.