Qui pourrait croire en lisant ce tome deux que David Mallet n'en est qu'à l'écriture de son deuxième bouquin?
Même si je m'attendais à une évolution sur le style, je ne m'attendais pas à une telle différence entre les deux oeuvres. On passe du devoir d’élève plein de bonne volonté mais maladroit à une véritable aisance littéraire. Le style David Mallet existe bel et bien avec cette oeuvre.
On sent l'ombre de Pratchett pas loin derrière, mais beaucoup plus éloignée que lors du premier volume. L'auteur s'est approprié son univers riche et le fait vivre comme jamais.
Les descriptions qui manquaient selon moi au premier volume sont ici abondantes, nombreuses, variées et très plaisantes à lire. Par contre, cette oeuvre vise un public particulier car l'auteur ne va pas s'attarder à décrire ce qui est évident selon lui dans cet univers si singulier. Si vous n'avez pas l'habitude des morts-vivants, des trolls, des goupils et autres, passez votre chemin, vous risquez de vous y perdre. Et c'est là selon moi le plus gros reproche qu'on peut faire au bouquin. S'adresser uniquement à un public très ciblé et du coup utiliser des emblèmes ultra classique du genre heroic fantasy. Un défaut que les plus érudits ne remarqueront surement pas. L'avantage selon moi d'écrire de l'hêroic c'est d'utiliser des codes en pouvant se les approprier. Du genre, voici les elfes, mais les miens ont telles ou telles facultés contrairement à ce qu'on peut lire dans Tolkien (suis-je clair?).
Mais les qualités sont heureusement plus nombreuses. L'aisance littéraire est bluffante. Le style est fluide, rythmé (les batailles mes amis, rien que pour les batailles ce livre vaut le coup d'être lu). Mais sa véritable force, c'est l'humour. Un humour beaucoup plus fin que dans le premier opus. On sent réellement qu'ici David Mallet n'essaie pas de nous faire rire à tout prix. Ce sont les personnages qui sont drôles car un peu bêbête, un peu pataud. Leurs réactions sont farfelues, souvent idiotes, mais leur assurance est telle qu'elles ne sont pas anachroniques et coulent dans le récit comme une évidence. Ce n'est pas David Mallet qui est drôle, c'est Krokuta, Videtripe et les autres car ils ont une réelle personnalité.
Le bouquin est divisé en deux parties: "La dernière des marques" et "Jusqu'à la mort".
En gros il s'agit de la partie des méchants et de la partie des gentils. Et on sent bien que l'auteur s'amuse beaucoup plus avec ses trolls, ses gobelins et ses squelettes tous plus débiles les uns que les autres. Beaucoup plus que du coté humain (gentil donc) où, même si ils sont charismatiques car foncièrement maladroits et vulgaires, ils sont beaucoup moins drôle et moins singuliers.
Autre nouveauté appréciable, David Mallet sait créer l'attente du volume 3. On sait que des choses vont se passer, on sait même lesquels mais on ne sait pas comment, et vraiment, on a envie de le découvrir. Ce qui donne une autre profondeur à l'histoire. Il va se passer quelque chose, et ça va être énorme.
En tout cas, je vous garantis que l'attente est là.
Alors d'abord, j'ai envie de dire merci à David pour nous offrir de si chouettes moments, même si ils sont malheureusement assez court. J'ai aussi envie de lui dire de pas oublier de venir boire une bière à la maison, même quand il sera aussi connu que Rowling, et puis surtout, David : Charbon de bois !
PS: voici l'adresse de son site producteur :
http://www.megalithesproductions.com/megalithes-fantasy/
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