Voilà un livre qui bouscule, même si quelques critiques positives ont tendance à le vanter sur les toits. Qui est Hans Blær? Il est l'enfant, né hermaphrodite, d'une mère toujours aimante qui, elle, se trouvera délaissée par un pêcheur de mari qui marquera le livre par son absence, malgré quelques interventions.
Hans Blær, Ilmur de son prénom de naissance, nous apprend qu'il/elle est recherché(e) par la police pour des méthodes peu orthodoxes pratiquées dans un centre de guérison pour des victimes de viol, centre qu'elle/il dirige. Il/elle est détesté-e par un nombre considérable de personnes quelque soit les idéaux ou les niveaux sociaux : les pensées gauchistes et féministes reçoivent, de la voix radiophonique et des doigts d'internautes de Hans, des douches de vitriol arrosant sans retenue leurs morales pédantes et médiatisées.
Hans Blær est, au fil de la lecture, un personnage que l'on peut à la fois admirer et détester. Il/elle peut rendre parfois girouette quiconque lit le livre, par ses changement de tendances presque quotidiennes (inter)sexualisées, comme un gros fuck au consensus des genres. Ces prises de positions en tant qu'être libre de toutes les idéologies et morales sociales et politiques qu'il/elle trempe volontiers dans une cuve d'acide verbale avec une certaine manière jubilatoire, font d'elle/lui un persona non grata à abattre.
Eiríkur Örn Norđdahl, auteur islandais né en 1978, semble aimer dézinguer, au travers de son personnage qu'est Hans Blær. Les travers et hypocrisies ou contradictions moralistes et militantes de nos sociétés actuelles passent dans le vitriol, le même sort pour l'époque d'internet et des réseaux sociaux où l'on recherche, consciemment ou non, une certaine popularité marquée par les nombres de "j'aime" à espérer récolter.
Critique retouchée par quelques petites modifications